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vendredi, 09 février 2007

En mer, frasques de milliardaire


Bill Gates part en croisière sur Octopus
Notez l'hélicoptère ...
mais vous n'avez encore rien vu !

L'Américain Bill Gates, patron et fondateur de la société d'informatique Microsoft, va effectuer une croisière en Antarctique, comme "Monsieur tout le monde" ... enfin presque.


L'Antarctique : une destination touristique de plus en plus prisée

Cela fait quelques années qu'à la faveur de l'été austral (c'est maintenant qu'il fait -relativement- chaud dans l'hémisphère Sud) de plus en plus de touristes viennent vivre le grand frisson du passage du Cap Horn (1) ou admirer les belles couleurs des icebergs en paquebots (à quand le Queen Mary II affrété par les tours opérators au départ d'Ushuaïa ?).

L'actualité nautique a témoigné récemment de cet engouement. Peu de temps avant que Bernard Stamm ne franchisse le Cap Horn dans des conditions musclées au cours de la Velux 5 Oceans, une dépêche assez hallucinante est tombée : un petit paquebot, le MS Nordkapp, s'est échoué au Sud du Cap Horn. Le détail de cette fortune de mer sans gravité est à lire ici. Naviguer dans ces contrées ce n'est pas encore une simple sortie dominicale, en particulier parce que c'est plutôt mal cartographié, la faute à une trop faible fréquentation (pour combien de temps ?).



Bill Gates a donc décidé de s'accorder des vacances "à la mode" me direz-vous ?


Dans la Jet Set, la mode c'est
posséder un "submersible de poche"

Et bien effectivement, Bill part aussi dans ce grand sud qui fait rêver, ce grand espace vierge préservé de l'envahissante présence humaine. Mais Bill Gates ne sera pas à bord d'un vulgaire paquebot, il sera sur un yacht de luxe Octopus, propriété de son ex-associé Paul Allen. Un yacht privé qui parmi d'autres équipements possède un sous-marin construit pas le français Hervé Jaubert qui a fondé à Dubaï sa société Exomos ! Il paraît que dans la Jet Set posséder un submersible de poche c'est le must.

 

 

 

 

___

Note : (1) j'entend encore raisonner la voix de Jean Le Cam lors d'une vacation du Vendée Globe 2004. Jean, après plus d'un demi tour du monde en solo était éberlué de croiser un paquebot de touristes venus faire tamponner leur passport sur l'île Horn (lire aussi le magazine du Vendée Globe qui n'est pas tendre avec ce nouveau genre de cap-hornier).

mercredi, 07 février 2007

Liens de Mer, la revue de presse maritime en RSS


Vive le RSS !


Liens de Mer est heureux de vous annoncer une nouveauté de taille sur son portail maritime : la Revue de presse nautique est maintenant disponible en flux RSS (pour ceux qui ne connaissent pas le principe de la "syndication RSS" vous pouvez en savoir plus sur Wikipedia).

 

Pour les passionnés d'informations nautiques il était déjà possible de se tenir informé de la publication de nouveaux articles sur Liens de Mer :

- soit en s'inscrivant à la newsletter, 2 publications par mois en moyenne que vous recevez directement dans votre boîte aux lettres

- soit en vous abonnant au flux RSS sur les articles, dans ce cas vous êtes informés en temps réel des nouvelles publications.

Mais pour lire la revue de presse jusqu'à présent il n'existait que la bonne vieille méthode, celle de venir consulter régulièrement, par exemple à partir de vos favoris ou d'un recherche Web sur le mot "liensdemer", la barre de droite du site Liens de Mer.


La revue de presse maritime
de Liens de mer est
maintenant disponible en RSS

Si vous ajoutez le flux de la Revue de presse nautique dans votre lecteur RSS, vous serrez automatiquement informés des mises à jour. Ce service gratuit, pour moi comme pour vous, est proposé par le génial feed43, la seule limite annoncée est que le flux ne se rafraîchit que toutes les 6 heures. Les personnes habituées comme les acharnés d'infos, qui ne se sauraient se satisfaire d'une mise à jour 4 fois par jour seulement, peuvent ne rien changer à leurs habitudes et continuer à venir consulter sur le site les toutes dernières nouvelles. Je veillerais personnellement à ce que ce nouveau flux RSS ne soit pas pollué par des promotions de sites ou d'infos nautiques à caractères exclusivement commerciaux.

 

Retrouvez la newsletters et les 2 flux RSS de Liens de Mer en bas de la barre de gauche du site.

08:00 Publié dans 1. Regards sur la Mer | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : RSS, blog

samedi, 03 février 2007

Voiliers de course, des protos à l'équipement unique


Jean-Pierre Dick et son nouvel "appendice"
En mer cela signifie : des manoeuvres
supplémentaires pour le solitaire

Jean-Pierre Dick vient de mettre à l'eau son nouveau voilier (60 pieds open IMOCA) bourré d'innovations dont certaines, en particulier à l'intérieur, sont encore tenues secrètes. D'autres innovations sont plus difficiles à cacher comme les flaps orientables sous la voûte arrière (voir photo ci-contre).


Si ce système fait ses preuves, les bateaux à voile de compétition s'enrichiront d'un nouveau type de manoeuvre. Voici un petit inventaire des parties mobiles qu'on ne trouve que sur les voiliers de course au large, plutôt tendance monocoque. De nombreux mécanismes à régler en permanence une fois en mer, bonjour le boulot pour un solitaire !


- les ballasts (réservoirs d'eau)
- la quille pendulaire (qui s'incline au vent pour limiter la gite)
- le mat aile qu'il convient de faire pivoter sur son axe vertical pour affiner le bord d'attaque de la grand-voile (sur certains bateaux comme les trimarans, aussi menés en solo, on peut, en plus de jouer sur le profile, incliner le mat sur les côtés pour augmenter la surface de voile exposée au vent)
- les dérives, souvent au nombre de 2 pour éviter de "glisser" latéralement sur l'eau sous la pression d'un vent de côté (là aussi sur certains bateaux il y a du taf en plus pour un solitaire : les trimarans par exemple possèdent des foils qui se terminent par un volet orientable)
- les safrans (même sur les monocoques les doubles safrans sont devenus un classique pour améliorer le contrôle à la gite, et pour diminuer la traînée il faut remonter le safran qui ne travaille pas ou moins; comme sur un bon vieux catamaran de sport par petit temps)
- à ces manoeuvres s'ajoutent des petits détails de gréement qui sont le propre des voiliers de compétition (du relativement récent comme le hook pour réduire la compression sur le mat, au plus ancien comme le Cunningham qui est loin d'équiper tous les voiliers de croisière, en passant entre autres par les délicats haubans mobiles que sont les bastaques)
- et cette liste de parties mobiles à régler sur un voilier de compétition n'est pas exhaustive, on peut ajouter pour certains d'entre eux les bouts dehors articulés (comme sur les mini 6,50) ou encore le nouveau dispositif (flap, trim ?) inventé sur Virbac-Paprec, sachant que certains équipements existant n'ont pas encore été portés sur les voiliers manoeuvrés en solitaire (safran canard comme sur les maxi monocoques, chariot de voile d'avant réglable latéralement comme sur les Class America ...).

 

Au regard de cette liste, on comprend mieux pourquoi les voiliers de compétition possèdent une image "d'usines à gaz" auprès des plaisanciers. Le grand public lui ignore tout de ces très nombreuses subtilités : les machines lui sont étrangères, il n'a d'yeux que pour les marins.

Revenons sur l'eau ! Et dire que certains voiliers équipés de tous ces bazars sont manoeuvrés par un homme seul, autour du monde et sans escale : quelle débauche de manoeuvres et de réglages pour un solitaire ... mais la victoire est à ce prix !


D'ailleurs ce n'est pas tout d'être hyper actif et d'avoir de gros bras encore faut-il avoir la tête bien faite pour "inventer la vie qui va avec" tous ces équipements nautiques. A ce propos j'ai une pensée émue pour Jean-Pierre Dick qui, avec son équipe, a un peu de boulot sur la planche (à dessin) et sur l'eau pour trouver le mode d'emploi d'une innovation pareille !

 

mardi, 16 janvier 2007

Le rythme des quarts se généralise à terre

 A terre
les minutes
défilent

J'entend souvent dire (encore récemment lors de la Route du Rhum) que la magie des courses à la voile est menacée par les nouvelles technologies de communication qui permettent de recevoir jusqu'à des vidéos tournées en direct de la mer depuis les bateaux, tuant (au grand regret de certains dont je ne suis pas) l'imaginaire des spectateurs.

La généralisation des nouvelles technologies de communication a d'autres effets sur ceux restés à terre : les quarts, apanage des marins, deviennent monnaie courante pour les équipes ou les proches qui sont pourtant bien campés sur la terre ferme.



Voici 2 illustrations récentes dans 2 domaines distincts.

Yann Eliès routeur lors de la dernière Route du Rhum témoignait, côté terre :
"Je suis en ce moment en stage de routage chez Jean-Yves Bernot à La Rochelle, il s'occupe d'une petite dizaine de bateaux sur la Route du Rhum. [à l'approche de l'anticyclone] les skippers que nous routons nous appellent de plus en plus fréquemment: toutes les heures au début, toutes les demi-heures lorsque le moment de l'empannage approche. [...] C'est assez exaltant de vivre la course de cette façon, en veille permanente. Ici chez Jean-Yves Bernot, on est cinq, [...] c'est vraiment génial comme expérience, incroyablement intense. On vit vraiment la course de façon stressante, on attend avec impatience les infos des skippers [...]"
Retrouvez l'intégralité de ce témoignage ici.

 

Pour ceux qui suivent l'actualité nautique de près ce témoignage est loin d'être un cas isolé, c'est presque naturel pour les routeurs de s'astreindre à ce rythme des quarts.

 

Plus étonnant est le témoignage de Maud Fontenoy, côté mer, qui explique lors de l'une de ses vacations à contre-courant (retranscription de mémoire) que ce rythme de quart touche aussi ses proches :
"pendant la tempête mes proches se relayaient pour m'appeler toutes les heures et demi, pour prendre des nouvelles ... je me sentais moi seule".

 

Aujourd'hui il est non seulement possible de suivre les aventures nautiques comme jamais mais pour les équipes ou les proches d'y participer soi-même en se fondant dans le rythme de la vie en mer comme si l'on était embarqué au sens propre !

 

Les nouvelles technologies, en mer comme ailleurs, c'est à la fois mieux et moins bien : partager au plus près l'aventure d'une navigation depuis la terre ferme c'est un peu le lot de tous les grands passionnés de mer, vivre cette aventure en phase avec les évènements que traverse l'être aimé c'est un phénomène qui s'accentue pour les proches des marins depuis les années 70 (une proximité qui d'ailleurs peut malmener votre aptitude à dormir), mais allez jusqu'à planifier votre sommeil et vivre au rythme des quarts les 2 pieds sur le plancher des vaches ... c'est surréaliste; littéralement au delà du réel.

 

Dans la suite des routeurs, pionniers mais souvent déjà familiers avec le rythme des quarts; grâce aux communications temps-réels, les terriens pénètrent dans une nouvelle dimension, une dimension marine, celle des quarts : un savant mélange de travail en équipe, d'accumulation de fatigue dû à des nuits trops courtes, de stress y compris pendant le sommeil ...

 


En mer la notion du temps
est plus diffuse

Et pour vous achever, vous qui subissez ce rythme et n'avez rien demandé (rappel : c'est l'autre qui est parti en mer !) il y a un petit plus pour le terrien qui prend son quart. Imaginez l'angoisse qui monte à l'approche du quart - communication quand il y a un petit retard au rendez-vous (avec ce direct-live permanent aucun des petits tracas de la mer ne passe inaperçu) ou lorsque les satellites tous puissants ont des ratés pour établir la sacro-sainte connexion. Une angoisse que l'on pourrait résumer toute entière par une seule phrase "Mais que se passe t'il en ce moment à l'autre bout du fil ?". Que ces minutes de prise de quart doivent sembler longues ...

mardi, 09 janvier 2007

Rames Guyane ... leçons de mer


Navire usine

Pour ceux qui fréquentent un peu la mer, voici quelques enseignements à tirer de "l'aventure" Rames Guyane, cette traversée de l'Atlantique à la rame en solo; une course peu médiatisée mais qu'il était possible de suivre grâce au net (sur RFI, sur sailingnews.tv ou encore sur les sites Internet des concurrents).

 

La pression (pas celle que les marins boivent au bar !)

La pression au départ (1) a bien faillit transformer cette grande première et belle aventure en une tragédie avant même la première 1/2 journée avec un passage en force de la barre de Saint-Louis du Sénégal (vent du large +  houle "résiduelle" contre 4 noeuds de courant = grosse barre, les pêcheurs locaux ne s'y serraient pas risqué !). Les organisateurs ont été à 2 doigts de re-tenter le diable mais ont finalement sagement renoncés à une arrivée sur les plages de Guyane frangées de leurs gros rouleaux privilégiant une arrivée plus conventionnelle, au port.

Leçon n°1 : la mer possède ses raisons que les obligations que les humains se créent ont trop souvent tendance à ignorer.

 

La chute du grand favori

Emmanuel Coindre donné grand favoris au départ, confortable leader jusqu'au moment où ... par excès de confiance ? (plusieurs records à la rame à son actif), une vague plus grosse que les autres a entraîné son chavirage. Ses panneaux de pont étaient ouverts, le bateau s'est rempli : impossible de redresser le frêle esquif.

Leçon n°2 : en mer l'expérience est un faux ami. Pour tous les marins, débutants comme confirmés, sur l'eau la prudence est mère de toutes les vertus.

 

Etat de la mer

Romain Verger, brillant vainqueur grâce à une option par le sud aidé de ses routeurs, a rencontré lors de son parcours au ras de l'eau et au pas du marcheur :

. sur le plateau continental africain : des milliers de poissons morts rejettés par les bateaux de pêche industrielle (2)

. au beau milieu de l'Atlantique : un pare-chocs de voiture flottant à la surface de l'océan

. s'est fait très peur à plusieurs reprises en route de collision avec des cargos lancés à 25 noeuds qui manifestement n'effectuaient pas de veille radar (certain navigant même radar éteint puisque l'active écho de Romain, pourtant en parfait état de marche, n'a détecté aucun radar en fonctionnement à proximité !).

Leçon n°3 : 1. la mer se transforme en immense poubelle et 2. l'homme est parfois le pire danger pour l'homme.

 

Une prise de conscience de ces 2 dernières affirmations serait salutaire pour que, à l'échelle de notre petite planète terre, nous ne devenions pas nos propres fossoyeurs.

 

___ 

(1) un peu de présence des officiels -les huiles sont venues exprès et sont là aujourd'hui seulement !-, la fierté de l'organisation -"on tient nos engagements"-, ajoutez l'impatience d’y aller des concurrents et vous obtenez un savant mélange nommé pression … à déguster chaud.

 

(2) phrase "politiquement correcte" : c'est le bateau qui pêche et rejette à la mer des milliers de poissons morts et en aucun cas les êtres humains qui sont à son bord ! Imaginez les dégâts collatéraux que peut causer un chalutier géant comme l'Atlantic Dawn qui a une capacité de capture de l'ordre de 350 à 400 tonnes de poisson / jour (144m de long servi par un équipage de 61 personnes) : il pêche tout mais il ne "transforme" que certaines espèces ...