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mardi, 16 janvier 2007

Le rythme des quarts se généralise à terre

 A terre
les minutes
défilent

J'entend souvent dire (encore récemment lors de la Route du Rhum) que la magie des courses à la voile est menacée par les nouvelles technologies de communication qui permettent de recevoir jusqu'à des vidéos tournées en direct de la mer depuis les bateaux, tuant (au grand regret de certains dont je ne suis pas) l'imaginaire des spectateurs.

La généralisation des nouvelles technologies de communication a d'autres effets sur ceux restés à terre : les quarts, apanage des marins, deviennent monnaie courante pour les équipes ou les proches qui sont pourtant bien campés sur la terre ferme.



Voici 2 illustrations récentes dans 2 domaines distincts.

Yann Eliès routeur lors de la dernière Route du Rhum témoignait, côté terre :
"Je suis en ce moment en stage de routage chez Jean-Yves Bernot à La Rochelle, il s'occupe d'une petite dizaine de bateaux sur la Route du Rhum. [à l'approche de l'anticyclone] les skippers que nous routons nous appellent de plus en plus fréquemment: toutes les heures au début, toutes les demi-heures lorsque le moment de l'empannage approche. [...] C'est assez exaltant de vivre la course de cette façon, en veille permanente. Ici chez Jean-Yves Bernot, on est cinq, [...] c'est vraiment génial comme expérience, incroyablement intense. On vit vraiment la course de façon stressante, on attend avec impatience les infos des skippers [...]"
Retrouvez l'intégralité de ce témoignage ici.

 

Pour ceux qui suivent l'actualité nautique de près ce témoignage est loin d'être un cas isolé, c'est presque naturel pour les routeurs de s'astreindre à ce rythme des quarts.

 

Plus étonnant est le témoignage de Maud Fontenoy, côté mer, qui explique lors de l'une de ses vacations à contre-courant (retranscription de mémoire) que ce rythme de quart touche aussi ses proches :
"pendant la tempête mes proches se relayaient pour m'appeler toutes les heures et demi, pour prendre des nouvelles ... je me sentais moi seule".

 

Aujourd'hui il est non seulement possible de suivre les aventures nautiques comme jamais mais pour les équipes ou les proches d'y participer soi-même en se fondant dans le rythme de la vie en mer comme si l'on était embarqué au sens propre !

 

Les nouvelles technologies, en mer comme ailleurs, c'est à la fois mieux et moins bien : partager au plus près l'aventure d'une navigation depuis la terre ferme c'est un peu le lot de tous les grands passionnés de mer, vivre cette aventure en phase avec les évènements que traverse l'être aimé c'est un phénomène qui s'accentue pour les proches des marins depuis les années 70 (une proximité qui d'ailleurs peut malmener votre aptitude à dormir), mais allez jusqu'à planifier votre sommeil et vivre au rythme des quarts les 2 pieds sur le plancher des vaches ... c'est surréaliste; littéralement au delà du réel.

 

Dans la suite des routeurs, pionniers mais souvent déjà familiers avec le rythme des quarts; grâce aux communications temps-réels, les terriens pénètrent dans une nouvelle dimension, une dimension marine, celle des quarts : un savant mélange de travail en équipe, d'accumulation de fatigue dû à des nuits trops courtes, de stress y compris pendant le sommeil ...

 


En mer la notion du temps
est plus diffuse

Et pour vous achever, vous qui subissez ce rythme et n'avez rien demandé (rappel : c'est l'autre qui est parti en mer !) il y a un petit plus pour le terrien qui prend son quart. Imaginez l'angoisse qui monte à l'approche du quart - communication quand il y a un petit retard au rendez-vous (avec ce direct-live permanent aucun des petits tracas de la mer ne passe inaperçu) ou lorsque les satellites tous puissants ont des ratés pour établir la sacro-sainte connexion. Une angoisse que l'on pourrait résumer toute entière par une seule phrase "Mais que se passe t'il en ce moment à l'autre bout du fil ?". Que ces minutes de prise de quart doivent sembler longues ...

mardi, 12 décembre 2006

Tof : 1ière navigation en solo


Première sortie en solo ...
un surf à plus de 13 noeuds,
sueurs froides garanties

Voici le second épisode des aventures de Tof pour la saison 2. Ce carnet de bord est mis en ligne avec un peu de retard pour de nombreuses raisons (de bonnes - Liens de Mer était en sommeil car j'ai rejoint Tof à bord de Chekspire pour passer ces 2 dernières semaines au soleil - et de moins bonnes - les ports USB se font rares dans les cybercafés canariens -). Je m'en excuse mais l'essentiel est préservé : Tof nous fait une nouvelle fois vibrer avec ses mots et son regard au rythme de ses découvertes de la grande croisière.

 

Dans cet épisode il est en particulier question de sa première expérience de navigation en solitaire sur son voilier de 12m50. En effet Tof a décidé de se lancer pour voir de quoi il était capable avant l'arrivée de sa petite famille. Il nous conte donc ses aventures toujours richement illustrées avec sa patte à lui : une plume mêlant poésie, humour et pédagogie à l'image de l'extrait du jour ...



"Je mouille le bateau derrière un allemand antipathique (encore !). Parenthèse lexicale : effectivement les terriens avisés noteront qu’un bateau dans l’eau est déjà mouillé. Tout à fait Thierry. Ce n’est donc pas le navire ni l’équipage qu’on mouille mais son ancre plus un maximum de chaîne dans l’espoir de rester sur place malgré vent et courants."


Retrouvez l'intégralité du carnet de bord de Chekspire Episode 2 - Saison 2.