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mercredi, 04 février 2009

Bilan du Vendée Globe 2008-2009 / Chez Mer Agitée, y a pas de petits joueurs !


Mich' Desj' après le Cap Horn

[Excusez ce ton familier inhabituel sur Liens de Mer mais les circonstances le justifient, et c'est un clin d'oeil aux propos de Mich' Desj' lui-même qui lors de sa dernière précédente victoire sur la solitaire du Figaro a qualifié, aussitôt la ligne d'arrivée franchi, ces jeunes concurrents de "branleurs"].

 

Ce Vendée Globe 2008-2009 est fidèle à la légende de cette course à la voile : EXCEPTIONNEL. Pourquoi ? Ce serait bien trop long à expliquer ... il me faudrait plus de 3 mois ... la durée de la course en fait ;-).

 

 

D'ailleurs je n'aurais pas grand chose à vous apprendre car le grand public a pu suivre les nombreux rebondissements de cette course exceptionnelle grâce à une couverture média comme jamais. Les passionnés de mer et de voile bénéficiant en plus de sources d'information intarrisables. On peut citer, à tout seigneur tout honneur, le magnifique site officiel de la course, les nombreux blogs de "pros" parfois enrichis de vidéos exclusives ou encore l'émission de radio / podcast Le Café de la marine. Autant de (multi-) médias "professionnels" qui ont relégué les initiatives individuelles (comme celle de votre serviteur il y a 4 ans) ... à l'âge de pierre.

 

Mais revenons aux moutons de la Mer Agitée, l'écurie de course au large fondée par Mich' Desj'. Ce que je retiendrais à titre personnel de ce Vendée Globe vient en contre point de cette explosion de l'information voile, c'est un tournant dans l'utilisation de la communication par les skippers depuis le large et par leurs équipes à terre. Car après cette victoire de Mich' Desj' et de son écurie, suivre une course en solitaire à la voile ne sera plus jamais pareil. Nous entrons de plein pied dans une nouvelle dimension de la communication : l'ère « post-Desjoyaux ».

 

1re ère : l'absence de moyens de communication en mer

Le marin part, navigue sans donner de nouvelles, à l'arrivée (parfois surprise) il raconte (s'il le veut bien) sa course. Exemple : Bernard Moitissier et ses messages expédiés sur le pont des cargos ou encore Eric Tabarly dans une mémorable Transat anglaise (1964).

 

2de ère : l'exploitation des moyens de communication en mer

Le marin part, depuis le milieu des Océans il partage ses joies et ses peines, tout en courtisant ses futurs partenaires. Tout au plus le skipper omet de raconter certaines avaries. Exemple : Jean-Luc Van Den Heede ou Yves Parlier dans leurs tours du Monde.

 

3e ère : la communication contrôlée (l'ère post Desjoyaux)

Le marin part pour gagner, la communication est une arme : elle est maîtrisée au même titre que les autres compartiments du jeu. Lors des vacations le skipper distille son lot d'info et d'intox à l'image de ce qui se pratique dans l'(im)pitoyable Coupe de l'America ... et les équipes à terre ne sont pas en reste, elles qui jouent les agents secrets en espionnant les communications des autres concurrents.

 

Vous connaissez maintenant la cachoterie autour de l'avarie de safran survenue à Mich' Desj' dans les mers du Sud, mais savez-vous ce qu'il se passait à terre au QG de l'agent 007 101 pendant ce Vendée Globe ? Ses équipes passaient au peigne fin (au risque de se tromper parfois) les photos envoyées du bord par les autres concurrents, analysaient les vacations et la Mer Agitée a même été jusqu'à tenter d'influer sur l'option du Landerneau de la voile via Internet !

 

Pour preuve de ces agissements d'un nouveau type (au moins à cette échelle), voici un extrait de l'Hebdo du Vendée Globe. Pierre-Louis Castelli demande à Jean Paul Roux (DG de Mer Agitée) : "Et vous alors, vous écoutez les vacations ? Vous regardez les photos et les vidéos envoyées par les autres concurrents ?".

 

La réponse en son : 8 minutes historiques ... et des frissons garantis sur la détermination de cette équipe. Désormais vous êtes prévenus : ne suivez plus jamais une course à la voile béatement !

Téléchargez le fichier MP3 (clic droit / Enregistrer la cible sous...)

22:37 Publié dans 1. Regards sur la Mer | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : vendée globe, communication

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Titre et lien vers l'auteur : Bilan du Vendée Globe 2008-2009

Brrr, ça fait froid dans le dos. Vive l'esprit sport ! Je pense aux manœuvres staliniennes pour maîtriser l'information à coup de photomontages et d'orgueil délirant. En relation avec la petite phrase de Mich' Desj' "Bilou pourra pêcher une baleine s'il est trop court en vivres.", ça me donne un haut le cœur. La mer est vaste, la victoire est belle, certes mais est-elle toujours contre les autres ? Je respecte la performance exceptionnelle de Michel Desjoyeaux. Mais par son comportement arrogant (à mes yeux du moins) il a entamé son image de marin. Il ne s'agit plus d'aventure mais de performance. Je le regrette. Je pense à Norbert Sedlacek qui se bat depuis très longtemps pour boucler son tour du monde en course, à Arnaud Boissières, à Steve White, bref aux petits qui voguent sans prétention et surement aussi au maximum de leur potentiel sans stratégie média. C'est peut-être là un exemple de l'esprit "sport".
Il y a une certaine suffisance dans la victoire de Mich' Desj' il a eu besoin de se moquer du deuxième (Roland Jourdain sans quille) qui ne pouvait plus le menacer. était-ce bien nécessaire ? Vive la mer sans stratégie média, elle fait moins mal au cœur et à la tête.
Bon vent et bon quart à tous

Publié le : mercredi, 11 février 2009

 
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