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vendredi, 13 avril 2007

Suivre l'America's Cup


L'America's Cup ? Une histoire de duels ...

Vous l'aviez certainement deviné ici, je ne suis pas un fan de l'America's Cup. Et pourtant comme tout voileux qui se respecte, difficile de snober cet "évènement" qui débute lundi !

 

Les motifs majeurs de mon désintérêt ?

Tout d'abord je reste définitivement sur ma faim avec les informations fournies par la "couverture officielle". Aahhh la vacuité des communiqués de presse repris en boucle, aahhh l'incompétence notoire des grands médias généralistes en matière de nautisme ... Quant à patienter jusqu'à la sortie de mon magazine voile préféré ? L'attente m'est insupportable(1) ! Bref je ne vous fais pas un dessin, c'est de cet accablant constat qu'est née, modestement, la ligne éditoriale de Liens de Mer.

Autre motif de mon désintérêt ? Je ne suis pas prêt à sortir un centime de ma poche pour suivre les retransmissions en direct des régates sur ma télé, mon PC, mon téléphone portable ou que sais-je encore. C'est une démarche paradoxale de l'organisation : d'un côté il y a sélection par l'argent de "spectateurs d'élite", de l'autre la volonté de faire de l'America's Cup un évènement majeur, ouvert au grand public. Dans cette segmentation "grand écart" du public, je ne me reconnais nulle part : je ne suis ni le passionné fortuné disposé à payer pour suivre l'évènement de près(2), ni M. Tout le Monde capable de se satisfaire du vernis d'un journal télévisé.

 


... qui a tiré parti des évolutions technologiques,
les spectateurs aussi ?

Le salut viendra t'il de la richesse du Web ?

Pour la première fois, Internet et la capacité qu'a tout un chacun de publier du contenu via les blogs pourraient se révéler être de vraies sources d'information alternatives plus à même de satisfaire les passionnés de voile que nous sommes.

Voici donc quelques ressources Internet exclusivement francophones comme il se doit, certaines expérimentées depuis quelques semaines déjà, pour suivre l'America's Cup dans l'esprit Liens de Mer.


L'AC vu de l'intérieur, du vécu et des anecdotes

- Dimitri Nicolopoulos (coordinateur du design team Areva K-Challenge) trouvera t'il le temps de poster entre 2 régates, aura t'il la force de caractère nécessaire pour nous informer après chaque défaite ? ... réponse avant les 1/2 finales.

 


L'AC vu de l'extérieur, regards pointus d'analystes ou simples observateurs de drôles de moeurs


- une observatrice suisse. Isabelle Musy est-elle toute acquise à la cause d'Alinghi, sera t'elle nous informer pendant la première phase de l'évènement (la Louis Vuitton Cup) à laquelle les suisses ne participent pas ? ... réponse en la lisant régulièrement.

- même PYL s'y met ! Petites entorses, pas des membres inférieures cette fois ci ;-) : "Au large" va parler de régates à la journée, et PYL passe la main à Loïc Le Bras ... succès assuré ! D'ailleurs l'Express ne s'y est pas trompé ... la pub débarque.

 

Un blog mixte

- un blog suisse tenu à plusieurs mains par une journaliste (Valérie Demierre) et un membre d'Alinghi (Yves Detrey «boat captain»).

 

Cette liste ne demande qu'à s'enrichir de nouveaux sites "non officiels" sur l'America's Cup. Si vous trouvez un site francophone pertinent et régulièrement mis à jour pour suivre l'évènement voile de l'année 2007 hors des sentiers battus, laissez un commentaire.

 

___ 

Note :

(1) heureusement l'attente est souvent récompensée : le support papier révèle toutes les qualités des photos et le recul apporté par le temps autorise des analyses plus pertinentes.

(2) je préfère pour la somme de « americascupanywhere » changer ma vieille poulie d'écoute de GV.

mercredi, 07 mars 2007

Tof, un carnet de bord du meilleur cru


Dauphins : l'escadrille passe en vrilles
sous l'étrave.

Naviguer à la voile c'est aller à la rencontre
de la mer et de ses habitants.

[Photo perso prise lors d'une longue
glissade sous spi (voir les reflets rouges
dans le balcon), quelque part en mer
entre Antibes et le Cap Corse]

Pour les habitués du carnet de bord de Checkspire, comme pour les nouveaux arrivants ;-) voici le dernier épisode des aventures de Tof ... et croyez-moi c'est une excellente cuvée !

 

Avant les traditionnels extraits, dissipons tout de suite les doutes : "le vieux con" dont il est question en introduction, ce n'est pas moi, ni aucun des lecteurs de Liens de Mer d'ailleurs même si effectivement "on en re-demande". Par contre sur l'eau, ou plutôt au port, on en croise des cons et pas seulement des vieux dans le genre casque à pointe ... Heureusement aux déconvenues succèdent des moments de bonheurs absolus :

"Aussitôt, les dauphins changent de cap et nous rejoignent. Cette fois-ci, c’est un festival, il en vient de tous les côtés. Avec Ado, on hurle chacun sur un bord persuadés qu’il y en a davantage de notre côté, que l’autre n’a pas eu droit à ce saut, à cette vrille. Impossible de les compter, Ado penche pour une quarantaine, moi je dirais qu’ils étaient des centaines de douzaines. En tous cas, on est certains de ne jamais en avoir vu autant jouer avec Chekspire dans les vagues."

 

Aller encore un mot avant de laisser courir la plume de Tof. J'ai comme le sentiment que sur Checkspire la routine guète et que ce livre de bord parmi ses nombreux effets bénéfiques permet de combattre cette chimère qui fait ressembler chaque jour à son précédent. Autre impression à la lecture de cet épisode : ce carnet de bord se bonifie en s'enrichissant de rencontres, d'amour ... comme la vie. Et l'arrivée de la petite famille à bord, même si elle impose un rythme de navigation revu à la baisse, n'est pas étrangère au retour de l'Inspiration.

"Pour nous, retour à la Gomera. C’est curieux comme à chaque fois qu’on est seuls on a mer et vent plus qu’il n’en faut, alors que quand on voyage avec les copains, c’est moteur. Deux heures entre huit et dix nœuds, par le travers, c’est grisant. Jouer à cache cache avec les déferlantes, glisser d’une crête à l’autre, quand le bateau porte juste ce qu’il faut de voile, c’est comme au bal, sans la marquisette. La mer, elle a toujours une nouvelle robe pour t’emmener danser. A peine t’as chopé le pas qu’elle en chausse une autre. En ce qui nous concerne, juste après le coucher de soleil, on s’est retrouvés à longer un peu de caillou jusqu’au port. Notre danseuse portait pour l’occasion une robe très courte : ‘Remous et Ressac’ "

 

Embarquez dans ce carnet de bord, vous y trouverez ces petits tout, ces petits rien qui font le propre de la croisière (grande ou petite). "Un je ne sais quoi" que Tof, cet admirable conteur, résume très bien.


"Une soirée en mer, c’est comme une cuite, sur le coup tu te dis que c’est bien la dernière. Une fois dessaoulés, appuyé au zinc odorant d’un port grinçant, t’as qu’une envie c’est de recommencer."

L'épisode 6, toujours avec son sympatique teaser en haut à droite (tiendrez-vous jusqu'à la prochaine édition ?), est à lire en intégralité ici.

Bonne dégustation.

 

 

mercredi, 21 février 2007

La magie d'un tour du monde à la voile en 2 photos

 

Voici 2 photos envoyées par Kojiro Shiraishi à bord de Spirit of Yukoh. Le japonais est engagé dans la course à la voile autour du monde en solitaire Velux 5 Oceans.

 


L'Océan Pacifique sous son meilleur jour ... si, si !
Là-bas le ciel peut être plombé pendant des semaines ... et la mer gris métal




Pétole sur soleil couchant après le passage du Cap Horn


Ce que j'adore dans ces 2 photos en dehors de leurs qualités intrinsèques c'est le contraste qu'elles forment (surtout qu'elles sont à peine séparées d'une semaine) ! En mer comme à terre le pire alterne avec le meilleur. Bien sûr l'échelle de valeur n'est pas identique pour tout le monde : la pétole en course à la voile c'est ce qu'il y a de pire à vivre, le marin étant réduit à l'impuissance !

 

Pour en revenir au photographe Kojiro Shiraishi, il m'impressionne ce japonais plus encore que le cavalier seul du suisse Bernard Stamm qui survole l'évènement. En dehors de son histoire (allez voir ici) Kojiro a une approche originale de la compétition, un mixte de performance (il a racheté le voilier Temenos de Dominique Wavre, un excellent choix !), de sens marin (avec Bernard Stamm c'est le seul rescapé de la tempête du départ au large du Cap Finisterre) et une touche d'esprit Zen (humilité, contemplation) ... que ces 2 photos illustrent très bien.

 

Dommage que cette régate planétaire ne soit pas plus médiatisée en France. Même si la course a perdu de son attrait depuis les abandons des anglo-saxons Mike Golding et Alex Thomson, il est regrettable que la converture francophone de cet évènement soit aussi minimaliste (voir le site officiel !).

 

Bon pour effacer ce petit goût amer de votre bouche, allez vous rincer l'oeil avec d'autres photos d'une beauté à couper le souffle, toujours signées Kojiro Shiraishi.

 

samedi, 03 février 2007

Voiliers de course, des protos à l'équipement unique


Jean-Pierre Dick et son nouvel "appendice"
En mer cela signifie : des manoeuvres
supplémentaires pour le solitaire

Jean-Pierre Dick vient de mettre à l'eau son nouveau voilier (60 pieds open IMOCA) bourré d'innovations dont certaines, en particulier à l'intérieur, sont encore tenues secrètes. D'autres innovations sont plus difficiles à cacher comme les flaps orientables sous la voûte arrière (voir photo ci-contre).


Si ce système fait ses preuves, les bateaux à voile de compétition s'enrichiront d'un nouveau type de manoeuvre. Voici un petit inventaire des parties mobiles qu'on ne trouve que sur les voiliers de course au large, plutôt tendance monocoque. De nombreux mécanismes à régler en permanence une fois en mer, bonjour le boulot pour un solitaire !


- les ballasts (réservoirs d'eau)
- la quille pendulaire (qui s'incline au vent pour limiter la gite)
- le mat aile qu'il convient de faire pivoter sur son axe vertical pour affiner le bord d'attaque de la grand-voile (sur certains bateaux comme les trimarans, aussi menés en solo, on peut, en plus de jouer sur le profile, incliner le mat sur les côtés pour augmenter la surface de voile exposée au vent)
- les dérives, souvent au nombre de 2 pour éviter de "glisser" latéralement sur l'eau sous la pression d'un vent de côté (là aussi sur certains bateaux il y a du taf en plus pour un solitaire : les trimarans par exemple possèdent des foils qui se terminent par un volet orientable)
- les safrans (même sur les monocoques les doubles safrans sont devenus un classique pour améliorer le contrôle à la gite, et pour diminuer la traînée il faut remonter le safran qui ne travaille pas ou moins; comme sur un bon vieux catamaran de sport par petit temps)
- à ces manoeuvres s'ajoutent des petits détails de gréement qui sont le propre des voiliers de compétition (du relativement récent comme le hook pour réduire la compression sur le mat, au plus ancien comme le Cunningham qui est loin d'équiper tous les voiliers de croisière, en passant entre autres par les délicats haubans mobiles que sont les bastaques)
- et cette liste de parties mobiles à régler sur un voilier de compétition n'est pas exhaustive, on peut ajouter pour certains d'entre eux les bouts dehors articulés (comme sur les mini 6,50) ou encore le nouveau dispositif (flap, trim ?) inventé sur Virbac-Paprec, sachant que certains équipements existant n'ont pas encore été portés sur les voiliers manoeuvrés en solitaire (safran canard comme sur les maxi monocoques, chariot de voile d'avant réglable latéralement comme sur les Class America ...).

 

Au regard de cette liste, on comprend mieux pourquoi les voiliers de compétition possèdent une image "d'usines à gaz" auprès des plaisanciers. Le grand public lui ignore tout de ces très nombreuses subtilités : les machines lui sont étrangères, il n'a d'yeux que pour les marins.

Revenons sur l'eau ! Et dire que certains voiliers équipés de tous ces bazars sont manoeuvrés par un homme seul, autour du monde et sans escale : quelle débauche de manoeuvres et de réglages pour un solitaire ... mais la victoire est à ce prix !


D'ailleurs ce n'est pas tout d'être hyper actif et d'avoir de gros bras encore faut-il avoir la tête bien faite pour "inventer la vie qui va avec" tous ces équipements nautiques. A ce propos j'ai une pensée émue pour Jean-Pierre Dick qui, avec son équipe, a un peu de boulot sur la planche (à dessin) et sur l'eau pour trouver le mode d'emploi d'une innovation pareille !

 

mardi, 12 décembre 2006

Tof : 1ière navigation en solo


Première sortie en solo ...
un surf à plus de 13 noeuds,
sueurs froides garanties

Voici le second épisode des aventures de Tof pour la saison 2. Ce carnet de bord est mis en ligne avec un peu de retard pour de nombreuses raisons (de bonnes - Liens de Mer était en sommeil car j'ai rejoint Tof à bord de Chekspire pour passer ces 2 dernières semaines au soleil - et de moins bonnes - les ports USB se font rares dans les cybercafés canariens -). Je m'en excuse mais l'essentiel est préservé : Tof nous fait une nouvelle fois vibrer avec ses mots et son regard au rythme de ses découvertes de la grande croisière.

 

Dans cet épisode il est en particulier question de sa première expérience de navigation en solitaire sur son voilier de 12m50. En effet Tof a décidé de se lancer pour voir de quoi il était capable avant l'arrivée de sa petite famille. Il nous conte donc ses aventures toujours richement illustrées avec sa patte à lui : une plume mêlant poésie, humour et pédagogie à l'image de l'extrait du jour ...



"Je mouille le bateau derrière un allemand antipathique (encore !). Parenthèse lexicale : effectivement les terriens avisés noteront qu’un bateau dans l’eau est déjà mouillé. Tout à fait Thierry. Ce n’est donc pas le navire ni l’équipage qu’on mouille mais son ancre plus un maximum de chaîne dans l’espoir de rester sur place malgré vent et courants."


Retrouvez l'intégralité du carnet de bord de Chekspire Episode 2 - Saison 2.