mardi, 04 avril 2006
La Multi Cup 60' démarre en douceur ?
Sous l'impulsion de Gilles Cambournac et de Benjamin de Rothschild, les trimarans de 60 pieds possèdent un nouveau circuit : la Multi Cup 60' avec un programme annoncé pour 4 ans et une volonté d’ouverture vers l’international. Qu'en est-il aujourd'hui ? Si les voiliers sont remis à l'eau les uns après les autres, concrètement il ne s'est pas passé grand-chose de neuf depuis "l'effet d'annonce" en décembre dernier.
Un sponsor titre qui tarde à s'annoncer
Le sponsor providentiel qui devait permettre de relancer le championnat ORMA moribond sous une nouvelle forme se laisse désirer. Ce partenaire majeur de la Multi Cup 60' (radio ponton parle du groupe de luxe Richemont), partenaire sur qui tous les espoirs de renaissance reposent devait être présenté à l’occasion d’une conférence de presse courant mars 2006 ... nous sommes début avril et toujours rien !
Un plateau ... en devenir
L'épreuve phare de la saison 2006, la Route du Rhum, bien qu'intégrée au calendrier, fait sérieusement de l'ombre au nouveau championnat. Le dilemme est toujours le même : comment concevoir un bateau à la fois performant en équipage et sûr en solitaire ? [ne parlons pas de budget] Pour 2006 chaque équipe a tranché ! Jugez plutôt : seulement 4 écuries s'engagent pour les 6 épreuves de la Multi Cup (comme l'impose d'ailleurs le nouveau règlement) contre 4 qui font dissidence et visent uniquement la Route du Rhum !
Les partant pour la Multi Cup 60' :
- Banque Populaire (Pascal Bidegorry)
- Géant (Michel Desjoyeaux)
- Gitana 11 (Frédéric Le Peutrec) et Gitana 12 (Thierry Duprey du Vorsent)
- Groupama (Franck Cammas)
Les non partant :
- Brossard (Yvan Bourgnon)
- Foncia (Alain Gautier)
- Sodebo (Thomas Coville)
- Sopra (le benjamin : Antoine Koch)
A noter que ces 4 derniers bateaux sont aussi ceux qui ont été mis le plus rapidement hors course lors de la dernière épreuve "de grand large" : la Transat Jacques Vabre (Sopra ne s'étant pas engagé). Certains aimeraient y voir un signe !
Toujours la spécifité franco-française
Même s'il faut bien reconnaître que cette année est une année de transition et qu'il est utopique de voir débarquer (et si possible pas sur des bateaux de plus de 5 ans d'âge) des étrangers dès l'an 1 de la Multi Cup; le problème est manifestement bien ailleurs dans une culture française de la course au large en solitaire sur ces bêtes à trois pattes, une culture maritime unique au monde et qu'il semble difficile de changer !
L'une des principes de base de la Multi Cup aux yeux de Benjamin de Rothschild est de bâtir un circuit exclusivement couru en équipage car il considère que c'est "limite du suicide" de naviguer en solo sur ces machines surpuissantes. A ce jour seuls 2 skippers courageux ont annoncé ne plus vouloir courir sur des tri en solo : Bertrand de Broc (abandon lors de la Route du Rhum 2002) et récemment Armel Le Cléac’h (suite à son chavirage dans la transat Jacques Vabre), tous 2 seront d'ailleurs au départ Dimanche prochain de la Transat AG2R courue en double sur Figaro départ Concarneau (Konk Kerne : le port de Cornouaille). Les autres skippers et en particulier les Thomas Coville, Yvan Bourgnon, Alain Gautier (mais il y en a aussi quelques autres comme le suisse Stève Ravussin aujourd'hui sans bateau) continuent de ne jurer que par le large en équipage réduit voire très réduit à savoir le solo ! Et l'obligation faites aux bateaux inscrits à la Multi Cup 60’ de participer à l’ensemble des 6 épreuves du programme (idée vigoureusement défendue par certains skippers comme Michel Desjoyaux ou Franck Cammas, qui ne sont surtout pas là pour faire de la figuration et en compétiteurs acharnés veulent l'équité absolue même et surtout au départ de la Route du Rhum), ce principe donc vient de vivre sa première exception, déjà un aveu d'impuissance pour la Multi Cup : Antoine Koch sur Sopra pourra participer à la première course de la saison Londres vers les Alpes-Maritimes (la ville d'arrivée Nice n'est connue que depuis hier lundi 3 avril !).
Conclusion : le tableau n'est pas joli, joli
Un programme flou, un plateau de bateaux minimaliste, toujours pas de sponsor, encore moins de participation étrangère en dehors de villes-étapes et toujours un problème de fond qui ne semble pas en passe d'être résolu; un problème qui avait déjà motivé le retrait de Laurent Bourgnon et de son trimaran Primagaz (ne me demandez pas quand ... ça ne nous rajeunit pas !) : course au large ou régate en baie / navigation en solitaire ou en équipage sur ces merveilleuses machines que sont les trimarans de 60 pieds ? L'an 1 de la Multi Cup est mal engagé pour apporter une réponse convaincante !
14:40 Publié dans 1. Regards sur la Mer | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Voile, Nautisme
mercredi, 15 mars 2006
Les bronzés, un film tourné dans un petit coin de paradis
Si vous avez vu le film "les bronzés 3, amis pour la vie" sorti le 1er février 2006, vous avez certainement remarqué le cadre splendide dans lequel se déroulent les retrouvailles [retrouvailles attendues mais au demeurant assez décevantes; passons ... là n'est pas notre sujet !].
Où est-ce ?
L'hôtel Prunus est niché, les pieds dans l'eau de la mer Méditerranée, au fond d'une baie paradisiaque. Cet hôtel avec son architecture originale et sa longue passerelle sur pilotis pour débarquer n'a rien d'un décor artificiel. Ce lieu existe il s'agit de la Cala di Volpe (littéralement La Baie du renard ou du loup, animal qui est d'ailleurs un des ressorts dramaticomique du film). Cette calanque est située sur la Costa Esmeralda, au nord-est de la Sardaigne, à moins d'une dizaine de miles de Porto Cervo. Toute cette côte est un paradis pour millionnaires.
Un peu d'histoire
Au début des années soixante, le prince Karim Agha Khan et de grands groupes financiers décident de faire de cette côte déserte un lieu de villégiature pour milliardaires, dont le village résidentiel de Porto Cervo constitue l'infrastructure principale. C'est dans le cadre de cette urbanisation que l'hôtel a été dessiné par l'architecte français Jacques Couëlle, il l'a conçu sur les bases d'un village de pêcheurs aux nombreuses terrasses qui s'intègre parfaitement dans le paysage de la Costa Smeralda. Cette réalisation de la Cala di Volpe illustrait son concept de Maison-Paysage et lui valu son surnom "d'architecte des milliardaires".
Pour les voileux
La Costa Smeralda (côte d'Emeraude) est aussi le théâtre annuel d'une célèbre régate : la Maxi Yacht Rolex Cup, un rendez-vous somptueux depuis 1980.
Note (hors sujet maritime): le film "Les bronzés 3" rencontre un réel succès populaire avec pas loin de 10 millions d'entrées (pour être précis, 9 904 950 entrées entre le 1er avril et le 14 mars soit en un tout petit mois et demi) !
18:00 Publié dans 1. Regards sur la Mer | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Voile, Nautisme
lundi, 13 mars 2006
Le jeu des 7 différences
C'est amusant comme des problématiques très différentes peuvent conduire l'homme à concevoir des solutions techniques assez proches. Dans le domaine de l'architecture navale, cela peut donner ...
Un class America :
étrave optimisée pour "l'amortissement" du mouvement longitudinal face aux vagues (tangage)
Un pétrolier russe (sans bulbe) :
étrave renforcée et dessinée pour monter sur la glace et la briser
Les étraves se ressemblent, mais il n'en reste pas moins qu'il subsiste quelques différences entre un Class Amercia et un pétrolier, en voici 7 pour être fidèle au titre de cette note, à vous de réfléchir pour compléter la liste :
Class Amercia / pétrolier
1. carbone ultra léger / métal épais
2. voilier de compétition / outil du commerce mondial
3. ne transporte rien d'utile / transporte la matière 1ière qui permet la construction du précédent
4. régate en baie à la journée / navigue autour du monde 24h/24
5. 17 hommes en permanence à la manoeuvre / souvent sous pilote automatique
6. fait la fierté d'un yacht club / bientôt sous pavillon de complaisance ?
7. le propriétaire monte parfois à bord / ???
18:50 Publié dans 1. Regards sur la Mer | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Voile, Nautisme
lundi, 27 février 2006
Demain, y aura t'il du poisson dans les mers ...
Des poissons à l'avenir incertain !
Un exemple : j'ai péché il y a 2 ans,
un baliste (poisson tropical) en Bretagne !
... et dans nos assiettes ?
A lire cet article du Monde qui dresse un tableau assez noir il faut bien le reconnaître :
- d'un côté, les hommes mangent de + en + de poissons (la consommation a triplé en 40 ans)
- de l'autre, un nombre important d'espèces de poissons sauvages sont menacées de disparition (46% des 28 000 espèces de poissons)
- et pour couronner le tout l'élevage est loin d'apparaître comme la solution miracle !
Sans vouloir pêcher/manger des morues de 2 m pour 80 kg comme il y a 100 ans, quelles solutions l'homme trouvera t'il pour préserver la biodiversité et se nourrir ? Car quoi qu'il en soit le poisson, c’est bon ... même pollué !
PS : pour élargir ce propos voir aussi le tableau des espèces menacées publié par le Monde.
14:10 Publié dans 1. Regards sur la Mer | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Voile, Nautisme
jeudi, 23 février 2006
Ménage sur le littoral
Histoire vraie
Hors saison, le long de la grande bleue, je déambulais à l'écoute de la délicate respiration de la mer. Promenade sur les remparts d'Antibes, petit tour sur le port Vauban et sa concentration impressionnante de mega yacht (à voileS comme à moteur), enfin circuit au pied du fort carré et de sa belle étoile : je contemple les montagnes enneigées au dessus de la baie des Anges, enveloppé par les caresses d'un léger zéphyr marin tendrement chaud, né de l'horloge solaire. J' comprend mieux pourquoi la Côte d'Azur a un pouvoir de séduction qui rayonne jusqu'outre-mer, vers les anglo-saxons ... de l'autre côté de la Manche voire même de l'autre côté de l'océan Atlantique !
Je reprend la voiture et me dirige vers Nice et là changement de décors ! Engagé sur la nationale : à droite une étroite plage de galets, à gauche une voie de chemin de fer. Un coup d'oeil à la carte (routière) montre qu'à quelques centaines de mètres serpente l'autoroute, entre les 2 : petits immeubles, villas, hôtel, parc d'attraction ... le moins qu'on puisse dire c'est que cette zone touristique est urbanisée ! Mais la plus grosse surprise est à venir : là à droite barrant l'horizon azuré un Mc Donald's posé sur la plage ! Je n'en reviens pas ! Un cauchemar qui bientôt appartiendra au passé ...
Mardi 14 février 2006,
le tribunal de Nice ordonne la destruction du McDonald’s de Cagnes-sur-Mer. Le fast food, occupant illégalement le «domaine public maritime naturel», a deux mois pour être démantelé. C’est un commerçant qui avait saisi la justice en 1996, lors de la construction du McDonald’s, pourtant autorisée par la municipalité (le Mc Do figure même sur le plan touristique de la ville). 10 ans c'est le temps qu'il aura fallu pour faire respecter la loi, mais c'est aussi 10 ans d'activité qui ont certainement été "très intenses" grâce à une situation exceptionnelle, vous pensez 1 Mc Do avec vu sur la plage et en plus à 2 pas de l'hyppodrome de Cagnes-sur-mer ! Heureusement cette vérue sur le littoral ne sera bientôt plus qu'un mauvais souvenir ... et pas seulement pour moi.
12:50 Publié dans 1. Regards sur la Mer | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Voile, Nautisme