Liens de Mer : portail maritime

Le Point affirme que la voile est le 3e sport le plus traité à la télévision (dans les journaux télévisés ?) après le football et le cyclisme ! J'avoue être extrêmement surpris !!

Reconnaissons comme le signale l'auteur de l'article que la voile reste "très complexe" à mettre en images :
- la faute à la durée d'une régate qui par nature n'est pas figée mais dépend des éléments météo et ne tient donc pas dans une grille de programmes 'formatée' (mais c'est loin d'être le seul sport dans ce cas)
- la faute au budget conséquent nécessaire pour réaliser des images au dessus ou sur l'eau
- difficultés auxquelles s'ajoutent pour les courses au large, l'impossibilité d'être sur les lieux de l'action, en pleine mer, avec des concurrents de tête parfois distant de plus de 100 miles.

Pourtant même quand ces 'contraintes' sont réduites (par exemple lors d'un départ comme le week-end dernier pour la Transat Jacques Vabre) et bien les images restransmises sont bien pauvres, alors qu'un beau direct serait possible ... Seul le décrié Georges Pernoud a eu l'audace de retransmettre en direct le départ et l'arrivée de la Route du Rhum il y a plusieurs années !

Surveillez quand même TF1, LCI et Eurosport; ces chaines ont semble t'il accepté de participer à la production des images de la Transat Jacques Vabre qu'elles diffusent chaque jour dans des programmes courts. Si vous connaissez les horaires, vous pouvez déposez l'info sur Liens de Mer ... pour en faire profiter tous les passionnés de mer.

Signé : un téléspectateur avide d'embruns.

Drôle d'équation financière ! Il s'agit d'une petite phrase extraite des propos d'un skipper (Thomas Coville en l'occurrence) parmi les nombreuses interviews données par les skippers à la veille de la transat Jacques Vabre :

"Un Grand Prix, ça nous coûte presque autant que nos six mois sur les records.

Et personnellement, j'éprouve plus de plaisir d'aller au large [...]"

Il faut quand même rappeler que si cette comparaison est si favorable le savoir-faire du gars n'y est pas étranger car Thomas sur ces 6 mois a subit, de tête, seulement 2 avaries majeures : une grand-voile déchirée et un peu de re-stratification d'un flotteur suite à la rencontre avec un OFNI.

En tout état de cause, voilà une comparaison financière intéressante entre un évènement qui dure un week-end prolongé autour de 3 bouées et 2 transats bien remplies. Entre ces 2 programmes et au regard des budgets ... un sponsor a de quoi hésiter !

Il y a 4 Escoffier au départ de la Transat Jacques-Vabre 2005 répartis sur 3 voiliers : cette famille de malouins représente donc quasiment 10% des bateaux engagés !

Pour être précis la famille Escoffier c'est :
- 2 frères : Franck-Yves et Bob Escoffier
- et 2 de leurs enfants Servane (fille de Bob) et Kevin (fils de Franck-Yves).

Les 3 bateaux Escoffier représentent 8,82% des 34 voiliers au départ :
- Crêpe Whaou II : trimaran de 50 pieds aux mains de Franck-Yves et Kevin; objectif : la gagne !
- Adecco-Etoile Horizon : monocoque de 50 pieds skippé par Bob qui fait équipe avec un ami d'enfance Gérard Faye; ils partent pour le plaisir (et accessoirement pour jouer les saints-bernard des mers ? référence au sauvetage de Karine Fauconnier par Bob lors de la Route du Rhum 2002)
- Vedettes de Bréhat : monocoque de 50 pieds skippé par Servane qui fait équipe avec l'expérimenté Bertrand de Broc; ambition : finir devant papa et préparer la prochaine Route du Rhum.

Souhaitons que les 3 bateaux Escoffier ne représentent pas bientôt 9,37% des 32 (?) bateaux engagés. En effet 2 concurrents sont encore à la recherche de partenaires pour prendre le départ samedi :
- Jean-François Durand et Karen Leibovici, engagés sur le 50 pieds « Défi Vendéen »
- Luc Coquelin et Chantal Foligné et leur « Top 50 ».

[4 novembre 2005 : ajout de la photo de famille et du lien vers l'article de Ouest-France traitant le même sujet]

A la veille de la Transat Jacques-Vabre, interview du suisse Stève Ravussin par Axel Capron, à lire jusqu'au bout parce que les propos les plus instructifs sont à la fin, extraits ...

"Question : Disputerez-vous des Grands Prix en 2006 (sur Orange Project, ndlr) ?
Réponse : Non, pour l'instant, il n'en est pas question. On verra ensuite comment évolueront les choses, mais les Grands Prix ne sont intéressants que si vous pouvez lutter un minimum à armes égales."

=> Une position personnelle sans équivoque qui confirme que le championnat des multicoques ORMA a sérieusement du plomb dans l'aile ... même les écuries comme Orange qui en ont les moyens ne s'alignent plus que sur une partie des courses ! Sur le plan sportif (abstraction faite du point de vue du public), le concept de départ, mixer régates in shore et courses au large, ne faisait/fait pas l'unanimité auprès des skippers (dès l'origine Laurent Bourgnon s'était retiré du circuit lorsque le principe de ce nouveau championnat se dessinait, plus récemment 'le dissident' Thomas Coville a délibérément choisit de ne participer qu'à une partie du circuit 2005 pour se consacrer à sa chasse aux records).

"Question : Orange a annoncé son intention de lancer un 60 pieds en 2007, vous verriez-vous de l'aventure ?
Réponse : [...] si c'est un monocoque pour le Vendée Globe, je ne pense pas que je serai dans le coup car cette course n'est pas forcément ma tasse de thé."

=> On peut être un excellent marin et ne pas vouloir courir l'Everest de la voile. La voile c'est aussi ça : une grande variété de disciplines ! Et Stève lui ce qu'il aime c'est : traverser l'Atlantique à fond poussé par le vent sur une libellule à 3 pattes seul ou avec son frangin.

L'arrivée de cette nouvelle course en double autour du monde, bouscule un peu le monde de la voile à la veille du départ de la Transat Jacques Vabre. Petit tour d'horizon.

L'IMOCA (classe des monocoques de 60 pieds) rencontre un vrai succès !
- un calendrier bourré de courses plus intéressantes les unes que les autres
- une visibilité jusqu'en 2008, une feuille de route qu'envie bien d'autres classes (suivez mon regard vers l'ORMA) !
Un succès qui attire sponsors, skippers internationaux et réjouit le public.

Ce qui est amusant c'est que les acteurs de la course au large (skippers, journalistes, FFV et sponsors) s'inquiètent de l'arrivée de cette nouvelle course :
1. parce que la Barcelona entre en concurrence direct avec un autre évènement majeur du circuit : la Transat Jacques Vabre
2. et aussi il faut bien le dire parce que cette initiative n'est pas franco-française et que la Transat Jacques Vabre qui marche sur les pas du succès populaire de sa légendaire aînée La Route du Rhum (*1) et qui est victime de cette collision calendaire est une course bien française elle !

Quelques constats :

1. Mark Turner le "gourou" d'Offshore Challenge (organisateur de cette course) est (ce n'est plus à prouver) un grand pro ! Un exemple ? Le choix du lieu et du moment de l'annonce n'est rien moins qu'un échec et mat : à la date de départ de la future course (lisibilité maximum), juste avant le départ de la Transat Jacques Vabre (en plein préparatif, les réactions françaises seront moins virulentes) et au moment du salon nautique de Barcelone point de départ de la course (à n'en pas douter ce n'est pas un hasard !).

2. La mauvaise foi serait-elle à l'origine des réactions des acteurs de la course au large française ? Ils se plaignent d'avoir à gérer une concurrence entre 2 évènements majeurs du circuit mais avant l'annonce de la Barcelona World Race, il y avait déjà concurrence entre des courses du calendrier IMOCA (29 octobre 2006 : La Route du Rhum / 6 novembre 2006 : 5 Oceans ex Around Alone) et personne n'en avait fait grand cas ! Une réaction épidermique contre un projet ne sortant pas du berceau français ? Pire à l'initiative de la perfide Albion (ennemi de toujours sur les océans !) comme la course Londres-Shanghai (China Cup) ?

3. Les acteurs de la course au large (skippers, journalistes et sponsors) auront à choisir entre ces 2 évènements : choix en terme de participation pour les uns, de couverture pour les autres et de retombées média pour tous. Bref ce sera dur pour eux : "les pros de la voile" ne pourront être partout à la fois et devront faire un choix ... une drôle de prise de conscience car les passionnés de mer que nous sommes le savent depuis longtemps qu'il est impossible de suivre "toute" l'actualité nautique ! [D'autant que les communiqués de presse nous submergent de vacuités et que les initiatives à vocation collective, comme Liens de Mer, qui ont l'ambition de trier ensemble le bon grain de l'ivraie, ne fonctionnent pas et tournent au simple site/blog personnel].

Bibliographie :
Et un tour du monde de plus ! par Axel Capron
Turn, turn, turn... par PYL

(*1)
Les points communs entre Route du Rhum et Transat Jacques Vabre :
- départ d'un port français de la Manche
- alternance dans le calendrier tous les 2 ans
- le même plateau mono/multi de toutes tailles
Les différences :
- arrivée en Guadeloupe pour la Route du Rhum qui reste donc plus "française"
- la RdR se courre en solitaire grâce à un parcours un peu plus court, la TJV elle est une course en double.