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vendredi, 30 juin 2006
Re-voilà Tof ?
[Rappel pour les retardataires : Tof est un ami d'enfance qui vient d'acquérir un Sigma 41 et tout néophyte qu'il est Tof s'est lancé en famille, guidé par l'expérimenté Jeff, dans sa première grande croisière entre Port Camargue et les Canaries. Les lecteurs de Liens de Mer ont suivi avec assiduité ses premiers bords en haute mer à travers les différents épisodes de son livre de bord.]
Non, Tof n'est pas de retour mais je l'ai rencontré récemment en chair et en os et v'la ti pas que le gars me dit "je crois bien qu'il manque mon dernier carnet sur ton blog". Vérification faite effectivement je n'ai jamais reçu le dernier opus. Quelques mois après il est grand temps de réparer la faute !
Voici donc le livre de bord clôturant les aventures de Chekspire pour la saison 1 car il est bien question de reprendre la mer en Octobre ... de toute façon va bien falloir bouger le voilier et faire de la place à l'envahissante transat des Passionnés (ex transat des Alizés) dans la marina de Santa Cruz de Ténérife !
Pour vous mettre l'eau à la bouche je ne résiste pas à la tentation de vous livrer un petit extrait de ce dernier carnet de bord (la "sélection liens de mer", toute subjective qu'elle est, attise la curiosité du capitaine Tof).
"Pas la peine de vous décrire les quelques jours en solo depuis le départ de ma petite famille. Hiverner un bateau c’est long, éreintant, crade [...] J’ai quand même appris un ou deux trucs épatants. Par exemple : [...] mieux vaut finir sa vaisselle et son ménage avant d’aller s’enfiler –trop- de rhum pour oublier le départ. En plus c’est idiot car comme à chaque voyage, je suis au moins aussi malheureux de partir que je suis content d’arriver à la casa ..."
Ahh au fait pour les courageux qui lisent le livre de bord jusqu'à la fin et qui voudraient participer aux suites de l'Aventure, il y a une invitation à bord : entre octobre 2006 et mars 2007, programme : cabotage entre les îles Canaries, plongée sous-marine, bricolage et bien sur cabotinage avec les membres de la troupe Portez-vous bien !
D'ici là Tof est en tournée dans toute la France avec son nouveau spectacle Le propre de L'Homme, l'occasion d'aller faire la connaissance 'back stage' du capitaine et de ses galons tout frais ... Voir la liste des dates.
09:50 Publié dans 3. Tof : découverte de la grande croisière | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : croisière, mer, spectacle
jeudi, 15 juin 2006
Fin des catamarans géants ? Vive les trimarans !
Dans la catégorie grands voiliers de course au large, depuis plusieurs décennies les multicoques sont rois, à quelques rares exceptions prêts, comme le monocoque Mari-Cha IV mais c'est déjà presque ancien (août 2003 !). Ces bateaux à plusieurs pattes sont le nec plus ultra pour s'élancer sur des records et réaliser des performances à couper le souffle que ce soit autour du monde ou sur la traversée de l'Atlantique, que ce soit en équipage ou en solitaire !
Cata ou tri ? Le débat est ouvert
Le choix est cornélien entre la construction d'un catamaran géant (2 coques) ou la construction d'un trimaran géant (3 coques), mais il semble bien que ces derniers aient pris un léger avantage. En effet il y a quelques temps sur The Race (*1) ou plus récemment sur la houleuse Oryx Quest (*2), le plateau était quasi exclusivement constitué de catamarans ... Aujourd'hui la tendance semble franchement s'inverser car tous les nouveaux bateaux naissent avec trois pattes.
Le dernier catamaran G-Class mis à l'eau est Orange II (culture Bruno Peyron oblige !) mais depuis ce 22 décembre 2003 tous les projets sortis des cartons sont des trimarans : l'IDEC de Joyon ou le Sodebo de Coville pour des programmes de records solo; le GroupamaX - Groupama 3 - de Cammas ou le futur géant Banque Populaire de Bidégorry pour des programmes de records en équipage.
Tout les marins semblent donc se rallier au credo d'Olivier de Kersauson fervent défenseur de l'option trimaran (Olivier parle d'ailleurs de donner naissance à un Geronimo II), les trimarans bénéficiant, ce qui n'est pas négligeable, de l'expérience accumulée sur le championnat ORMA depuis de nombreuses années.
Mais me direz-vous quelle est la différence fondamentale entre catamaran et trimaran ?
- Tout d'abord pour un programme solitaire (comme le précise Francis Joyon (propos extraits de son livre et cités ici en fin d'article) un trimaran est beaucoup plus sûr avec sa coque centrale qui évite les dangereuses "traversées du trampoline" pour un homme ou une femme seul(e).
- Pour un programme en équipage tout se complique car le catamaran est plus performant dans la brise, quand au trimaran il est plus polyvalent. En quelque sorte un trimaran est plus homogène, en un mot plus marin : moins performant à certaines allures mais capable théoriquement de s'extirper plus facilement des conditions légères.
Trimarans ? Victoire sur toute la ligne ... ou presque
- Il semble donc que l'option trimaran soit définitivement adoptée pour les records no limit en solitaire et que personne ne reviendra sur ce choix.
- Quant aux records en équipage les programmes trimarans ont pris le dessus, il leur restera à confirmer en particulier dans le sud avec leurs foils (pari osé pour la première fois par l'équipage de Cammas), réponse vraisemblablement fin 2007.
- En tout état de cause il semble bien que les catamarans demeureront les rois du sprint : le court (?!) record de l'Atlantique Nord ou celui de la distance maxi parcourue en 24h semblent définitivement acquis aux catamarans géants (on pourrait d'ailleurs presque retirer le S car le dernier survivant de cette race de G-Class à 2 coques est bel et bien Orange II qui s'apprête à ravir à Cheyenne le record de l'Atlantique Nord).
(*1) les participants à The Race (départ le 31 décembre 2000)
Team Adventure - Cam Lewis - catamaran
PlayStation - Steve Fossett - catamaran
Club Med - Grant Dalton - catamaran
Innovation Explorer - Loïck Peyron - catamaran
Team Legato - Tony Bullimore - catamaran
Warta-Polpharma - Roman Paszke - catamaran
(*2) les participants à l'Oryx Quest (départ février 2005)
Geronimo - Olivier de Kersauson - trimaran
Daedalus - Tony Bullimore - catamaran
Qatar 2006 - Brian Thompson - catamaran
Cheyenne - David Scully - catamaran
19:25 Publié dans 1. Regards sur la Mer | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bateau, mer
vendredi, 02 juin 2006
Disparition d'un ligneur, les dessous maritimes
Rappel des faits
Le ligneur-fileyeur Liberté a fait naufrage dans la matinée du vendredi 26 mai 2006 avec à bord Edouard Michelin (patron du groupe Michelin) et Guillaume Normant (président du comité local des pêches d'Audierne). Le corps de l'industriel a été retrouvé dans l'après-midi le jour même, celui du patron pêcheur reste introuvable. L'épave a été repérée le dimanche matin à 15km à l'ouest de l'île de Sein par une profondeur de 70m.
Je vous propose de porter un regard maritime sur l'évènement à travers quelques interrogations et remarques.
Comment à t'on pu retrouver aussi vite un corps et pas l'autre ?
Edouard Michelin a été retrouvé car pour cette sortie en mer il était équipé d'un vêtement flottant ce qui n'était semble t'il pas le cas du patron du Liberté.
Par ailleurs si le corps de M. Michelin a été retrouvé si vite c'est parce que l'alerte a été donnée très tôt : les ligneurs sortent pour 12h maximum (le temps d'une marée), les recherches ont pu être lancées dès 14h, heure prévue du retour. Enfin le hasard a permis une localisation rapide : le corps de M. Michelin dérivait entourés de débris flottants à la surface (caisses à poissons ...); ce qui a facilité le repérage malgré les forts courants qui agitent la zone (son corps a été repêché à environ 9 kilomètres au nord de la chaussée de Sein, lieu du naufrage).
Quelques enseignements à tirer de cette tragédie. Lorsque vous partez en mer pensez à vos proches : portez un dispositif flottant et prévenez-les de votre programme.
Comment ce fait-il que l'épave ait été localisée aussi rapidement ?
Alors que le ligneur n'a pas lancé d'appel de détresse et n'avait donc pas communiqué sa position au moment du naufrage. Explication : la solidarité des gens de mer a joué :
- un autre patron-pêcheur a indiqué la zone de pêche fréquentée par le Liberté, information sur laquelle les pêcheurs restent habituellement assez discrets
- par ailleurs les yeux aguerris des pêcheurs fréquentant la zone avaient remarqués une légère irisation à la surface de la mer, témoignant de la présence de carburant. Une observation qui prouve la bonne connaissance de l'océan que possèdent ces marins capables de déceler d'infimes signes au milieu du clapot voire des vagues qui troublent la mer en ces endroits peu recommandables de nos côtes
- enfin la proximité de la royale à Brest a certainement joué : pas de perte de temps pour se rendre sur les lieux du drame et certainement une bonne connaissance des fonds dans les parages (périmètre d'exercices ?).
Compléments d'information
Une trentaine de pêcheurs basés à Audierne pratiquent la pêche à la traîne dans le Raz ou la chaussée de Sein, à peu prêt autant pêchent autour de Molène (Mol Enez = l'île chauve) et Ouessant (étymologie plus discutée).
Il y a peu plus d'un an (en janvier 2005 pour être exact), un naufrage comparable était survenu et avait fait un disparu ... Si cette pêche extrêmement dangereuse a fait la une de nos journaux nationaux, on le doit à la disparition d'un homme célèbre.
Description complémentaire du bateau Liberté.
17:45 Publié dans 1. Regards sur la Mer | Lien permanent | Commentaires (0)