Liens de Mer : portail maritime

Avez-vous déjà été en contact avec les CROSS (Centres Régionaux Opérationnels de Surveillance et de Sauvetage) ? Les hommes et femmes des CROSS coordonnent, entre autres choses, le sauvetage des usagers de la mer (c'est l'expression consacrée dans le cadre de leur mission de service public).

A la VHF ces professionels paraissent toujours d'un calme olympien, d'un sang-froid à toute épreuve, j'ai pu (en tant que plaisancier assurant consciencieusement une veille sur le 16) le constater moi-même de nombreuses fois. En lisant un rapport de stage on apprend que ce self-control n'est peut être que l'apanage de l'opérateur radio en charge des communications mais derrière lui s'active une ruche :

"J’y ai vu les étranges variations d’urgence au PC Ops (ndlr PC des Opérations): tantôt c’est calme, il ne se passe rien, chacun s’occupe comme il peut, puis le téléphone sonne, et aussitôt c’est l’affolement, tout le monde court partout, les téléphones sonnent, les VHF crépitent, les feuilles de fax volent dans tous les sens, des cartes s’ouvrent, se déplient mal, se déchirent, des ordres fusent ..."

Pas de doute possible, ça sent le vécu (!) d'un jeune élève qui a effectué son stage de 3ième au CROSS Etel. Le rapport de stage complet est disponible pour lecture, vous y trouverez en particulier les interviews instructives de 2 personnes travaillant au CROSS.

Arrivez-vous à suivre le plus vieux trophée sportif du monde, j'ai nommé l'America's Cup ?

Ce n'est pas de la tarte et ce n'est rien de le dire. Petit zoom sur l'évènement.

Une épreuve en mutation
Marc Bouët (nouvel arrivant chez K-Challenge) "Ça devient plus compliqué. Rien que l’exemple de notre passage devant le jury pendant l’Acte 6 (K-Challenge a écopé d’une pénalité financière de 5000 euros pour cause de lattes trop nombreuses dans la grand-voile, ndlr). Avant, c’est certainement l’un d’entre nous qui serait allé en salle de réclamation. Maintenant, c’est une affaire d’avocats, ce n’est plus une affaire de sportifs. Il y a aussi plus d’argent en jeu."

Vous avez dit "plus compliqué" ? c'est un doux euphémisme, même l'organisateur ACM (America's Cup Management) s'est trompé dans ses derniers classements, et pour cause : l'énoncé des règles d'attribution des points ressemble à un problème Shadok avec par exemple un act 13 qui s'appellera ... act 14 car c'est bien connu les marins sont superstitieux !

Depuis la victoire d'Alinghi en mars 2003 et la prise de contrôle d'ACM, le budget de l'épreuve est passé de 25 à 210 millions d'euros.

Et le public dans tout ça ?
Le constat de Bertrand Pacé
"Je trouve que l'engouement populaire n'est pas très fort à Malmö. Pendant les Acts de juin à Valence, il n'y avait pas grand monde sur l'eau. En fait, le mieux, c'était indéniablement à Marseille. On verra à Trapani."

Comment expliquer cette désaffection du public ? La réponse est assez simple : les Actes de la Coupe Louis-Vuitton, qui ponctuent la route des syndicats jusqu'en 2007, jouent un rôle minime dans le résultat final de l'America's Cup. Et les nouveaux bateaux, qui arriveront pour la plupart en 2006, vont changer la donne. (Aujourd'hui seuls les Sud-africains disposent d'un bateau conçu spécialement pour la version 5 de la jauge !).

D'où viendra le salut ?
Voilà donc beaucoup d'agitation (et de changements) pour le retour tant attendu de la coupe en Europe mais le grand public arrivera t'il enfin à suivre une compétition dont l'image d'évènement mondial 'réservée aux spécialistes' au lieu de s'estomper aurait plutôt tendance à se renforcer ?

La réponse viendra t'elle des sponsors et autres investisseurs qui surveillent précisément leurs retombées médiatiques ? Les yeux sur leur porte-monnaie peut-être sauverons t'ils l'América's Cup du naufrage, car pour eux point de salut sans adhésion d'un large public.

Plus sûrement la solution pour susciter l'intérêt du public serait d'avoir en quelque sorte des "passeurs", des passionnés capables de vulgariser l'America's Cup et d'extraire de l'avalanche d'actualités en provenance de tous les syndicats comme de l'organisateur ou des autres médias les évènements majeurs et de les relater sans parti pris comme j'ai eu l'ambition de le faire pour l'épisode du "sur-poids" des Class America en Suède.

Avis aux candidats, il ne tient qu'à vous de prendre la plume pour casser l'image élitiste de l'America's Cup et embarquer le public avec vous sur cet évènement extra-ordinaire ! Les pages de Liens de Mer vous sont ouvertes ... à moins que vous ne soyez prêt à vous lancer dans l'aventure de faire vivre votre  propre site. Dans tous les cas j'aurais (et je ne serais certainement pas le seul) plaisir à suivre l'America's Cup en vous lisant.

Branle bas de combat chez les participants du Vendée Globe 2008. Les prétendants sérieux au titre "d'homme le plus rapide autour de la planète en solitaire et sans escale en voilier monocoque" sont en train de concevoir leur nouvelle machine de course. Si certains skippers font le choix délibéré de travailler avec des architectes de l'hémisphère sud (c'est le cas de Jean-Pierre Dick pour son nouveau Virbac) d'autres prennent cette décision contraints et forcés : ils sont victimes du succès de la filière nautique européenne !

- Dominique Wavre ne peut pas faire construire son nouveau Temenos chez D35 (son voilier sera construit en Nouvelle-Zélande au chantier Southern Ocean Marine), la faute au nouveau Class America Alinghi qui monopolise déjà le chantier suisse.

- Vincent Riou lui aussi a été obligé de s'expatrier car (officiellement) les délais proposés par le cabinet d'architectes français (Finot en l'occurence) étaient incompatibles avec un programme comprenant comme objectif une victoire dans la prochaine Route du Rhum. La construction elle sera 'dé-(re ?)-localisée' en France.

La mondialisation de la course au large est en marche ! Bon signe pour l'Europe : ses compétences sont mondialement reconnues puisque les carnets de commandes des professionnels du secteur sont bien remplis. Ces bonnes affaires obligent les coureurs et leurs écuries à un peu plus de 'diversité', espérons que cela entraînera aussi en mer une compétition plus 'ouverte' !

René Friolet a pour projet de construire des bateaux de plaisance dans la Péninsule acadienne, son chantier (Friolet Services Maritimes basé à Bas-Caraquet) a commandé une étude de marché dont voici les conclusions :

"Les babyboomers vont prendre leur retraite et vendre leur maison pour s’acheter une caravane ou un yacht."

Une perspective certainement aussi valable hors de l'Amérique du Nord !

[Extrait d'un article de Marc Cochrane parue dans L’Acadie Nouvelle : http://www.acadienouvelle.com info glanée grâce à http://www.marine-marchande.com ]

Oui jaloux de PYL qui arrive l'air de rien à réaliser ce dont Liens de Mer rêve : fédérer des plumes qui suivent les évènements nautiques parfois jusque sur le terrain !

Bref cette perle rare que j'appelle de mes voeux [DES REPORTERS 'EN HERBE' SANS AUTRE PRETENTION QUE DE FAIRE VIVRE L'ACTUALITE NAUTIQUE], chez lui se propose spontanément !

Les organisateurs de la VOR (plus exactement LE spécialiste mondial du cataraman : Mitch Booth) ont eu une idée géniale pour mettre en peu d'animation lors des escales de la célèbre course autour du monde en équipage ... concevoir des catamarans de 40 pieds qui régateront en baie voire dans les ports.

Le concept est complètement dingue
Un cata de 40 pieds avec le cahier des charges suivant :
- lever une pate dès 6 noeuds de vent !
- être capable d'atteindre les 40 noeuds !!
- être transportable dans un container !!!
- pouvoir être monté en moins de 6 heures !!!!

Le rêve est devenu réalité
Le premier bateau vient d'être mis à l'eau. Jetez un oeil sur la vidéo très très bien faite du site officiel : un peu de suspens avant de voir le catamaran en action sur l'eau, un équipage qui respire le bonheur, le tout soutenu par une musique entraînante : ça c'est de la promo canon !

Ca vous fait envie ? Alors sortez vos agendas et notez que l'escale la plus proche de France sera à Portsmouth (dans le Sud de l'Angleterre) fin mai - début juin 2006.

Philippe Presti (français de l’équipe italienne Luna Rossa) décrit dans une récente interview la fin d'une journée type de l'America's Cup.

"Après le retour au port, il y a un débriefing cellule arrière avec l’aide des images virtuelles. On refait le déroulement de la régate et on revient sur les deux à trois décisions clés qui ont fait le match."

Et oui avec des appareils sophistiqués on récupère les données de la course on entre ça dans l'ordinateur et ça donne des images virtuelles très efficaces mais aussi de toutes beautés.

Si vous voulez avoir une idée de ce que permet la navigation virtuelle sans aucune installation de logiciel compliqué sur votre machine, allez simplement rendre visite à la page d'acceuil du site de la Volco Ocean Race et plonger dans le Sud à bord d'un monocoque lancé dans les déferlantes, n'oubliez pas de monter le son et enfilez votre ciré !

[ajout du 23 septembre 2005 :

- sur le principe : la navigation virtuelle est bel est bien un outil de travail pour les professionnels alors que pour le grand public ces images valent surtout pour leur côté ludique.

- sur le fond : dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres l'America's Cup "défriche" et les applications sont ensuite déclinées pour le grand public : suivi de régates en temps réel ou jeux vidéo pour les passionnés. A quand une école de voile virtuelle dispensant un apprentissage de la navigation (à voile) sur simultateur ?]

La mer, la navigation et leurs vocabulaires sont une source d'inspiration inépuisable pour les médias. En effet la richesse des mots et des situations maritimes permet moult métaphores imagées de l'activité humaine.

Il ne se passe pas un jour sans que nous entendions/lisions des propos/phrases comme "XXX en bon capitaine d'industrie a su réduire la toile à temps, maintenant sa barque à flot il a ainsi pu être le premier à mettre le cap sur le nouveau marché YYY. Aujourd'hui son fils ZZZ tient bon la barre" [toute ressemblance avec la réalité médiatique serait fortuite. Il s'agit là d'un simple exemple "économique" mais l'exemple aurait pu tout aussi facilement être décliné dans la sphère politique].

La richesse de la vie maritime peut aussi illustrer le caractère de l'être humain, voire certaines comparaisons nautiques confinent à la philosophie (c'est par exemple devenu la marque de fabrique de l'annuel Almanach du marin breton). Voici une petite pensée philosophique bâtie autour du vent :

Et vous de quelle espèce êtes-vous ?

Parti pour au moins 10 mois à bord de la réplique du mythique Spray (1ier voilier mené en solitaire autour du monde par Joshua Slocum), Guy Bernardin embarque :
- 2,5 tonnes vivres
- 500 bouteilles d'eau
- ... et dans un coin de la cabine, pour entretenir son physique (rappel : sur-lignez la ligne ci-dessous pour faire apparaître la réponse)

Guy Bernardin (61 ans) : "Le problème à bord, c'est un peu l'inactivité, notamment au niveau des jambes. Si on fait deux fois le tour du pont par jour, c'est souvent le maximum. Donc le bas du corps ne travaille et un vélo m'apparaissait la meilleure solution pour garder une certaine forme. Parce que l'inactivité, surtout passé un certain âge, ça peut créer des problèmes, cardiaques notemment".

Voir le vélo à bord et en images (fin du reportage)

PS : Merci à Pika pour la photo
PS 2 : autres objets insolites emportés par les navigateurs autours du monde ... pour le plaisir.

L'article de Ouest-France relevé par Lanidrac sur le retrait de la candidature de Douarnenez comme ville de départ pour la transat AG2R 2006 est particulièrement virulent envers la société Pen Duick organisatrice de l'évènement.

Cette attaque en règle d'un acteur majeur de la voile sportive m'a particulièrement surprise et est assez rare dans un article de presse nautique, articles qui restent bien souvent très (trop ?) politiquement corrects.

Une explication possible à ce petit écart et à cette charge en règle contre Pen Duick dans les colonnes de Ouest-France : le groupe de presse Le Télégramme est le grand concurrent régionnal de Ouest-France et Le Télégramme a racheté Pen Duick en avril 2004. Difficile d'être à la fois juge et parti !

Aah la sacro-sainte et utopique indépendance de la presse !