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vendredi, 27 juillet 2007

Le record de l'Atlantique de Groupama 3 (partie 3/3)


Une belle brochette ...
avant les barbecues des vacances !

Voici la suite des 2 articles précédents, dans un style un peu moins léché que les habituels articles de Liens de Mer, en raison du manque de temps ... avant le départ en vacances !



Groupama, plutôt un "petit" équipage
Groupama bateau plus léger nécessite un plus petit équipage (20% d'hommes en plus à bord d'Orange). Voici les listes en forme d'hommage à ces marins hors du commun.

Peyron : 12 hommes pour un record
Bruno Peyron, skipper
Roger Nilson, navigateur
Bernard Stamm, chef de quart, barreur
Ronan Le Goff, N°1
Jacques Caraes, régleur, vidéo
Florent Chastel, N°1, rigging
Ludovic Aglaor, chef de quart, barreur
Jean-Baptiste Epron, régleur, photo
Pascal Bidegorry, chef de quart barreur
Yann Guichard, barreur
Jean-Baptiste Le Vaillant, performer
Clément Surtel, équipier.

Cammas : un équipage de 10 personnes seulement
Franck Cammas - Skipper / Chef de quart / Barreur
Franck Proffit - Chef de quart / Barreur / Responsable opérationnel et voiles
Steve Ravussin - Chef de quart / Barreur / Responsable vidéo, nourriture et stratification
Frédéric Le Peutrec - Deuxième Barreur
Bruno Jeanjean – N°1
Sébastien Audigane - Deuxième Barreur / Responsable médical, prise de vue
Yann Guichard - Deuxième Barreur
Ronan Le Goff – N°1 / Responsable vidéo et cordages
Loïc Le Mignon – N°1 / Responsable accastillage et mât, prise de vue
Pascal Blouin (hors quart).

Au passage on note que 2 équipiers étaient déjà détenteurs du record avec Bruno Peyron. Lesquels ? Yann Guichard et Ronan Le Goff.

Il y a désormais 10 marins seulement qui sont les + rapides sur 24 h à la voile contre 12 précédemment. Bref ces sur-hommes-marins sont encore plus rares en 2007 qu'en 2006 !


L'Atlantique Nord, un record Mondial ? Non un record franco-français !
Les 2 équipages ci-dessus sont constitués à une exception près seulement (1 dans chaque "camp") de marins français. Mais c'est quasiment toute l'histoire de ce record qui est franco-français. Historique du record : que 2 non-français (Charlie Barr - UK et Steve Fossett - USA). Bref ça n'intéresse que les "riverains" mais pas les grandes nations maritimes (comme les italiens, ou dans l'hémisphère Sud les australiens ou néozeds). En plus les français sont les rois des bateaux les plus rapides au monde : les multicoques ! Bref un record mais qui reste "entre nous" ;-).


Perspectives d'avenir : vive les trimarans ?
Le succès de Groupama donne t'il raison à la vision d'Olivier de Kersauzon fervent défenseur devant l'éternel du voilier à 3 pattes ? Comme le disait à l'arrivée de Groupama 3 Vincent Lauriot Prévost, l’un des architectes du trimaran : « Construire un trimaran, c’était un sacré pari [...] « Geronimo » était notre base de réflexion ».
En tout cas ces bateaux ont ma préférence (lire mon hymne aux trimarans, rédigé à l'arrivée de la dernière Route du Rhum). Et l'actualité des chantiers confirme cette tendance : pour l'équipage (Banq Pop) comme pour le solo (IDEC, Sodebo), le seul récalcitrant est le polonais Roman P. avec son Bioton à 2 coques seulement.


Pleins de futurs records
Tout le petit monde de la voile s'accorde à le dire, c'est pour bientôt :
- la barre des 800 miles / 24h
- la traversée de l'Atlantique Nord en moins de 4 jours (mais les prochains records se joueront à quelques heures car il est déjà bien "compressé" ce record !)
- le tour du monde en moins de 50 jours (peut-être du 2e coup quand même !).


Des images du bord envoyées par les marins
Ravussin derrière les manettes ça donne de vraies images de marins : quelques manoeuvres (pas toujours photogéniques, les pros de la comm' ne goûtent pas au plaisir d'une belle manoeuvre) ou la grosse commission assis sur le chariot de GV (étonnant que la comm' officielle ai laissé passer) ou encore les vagues qui défilent le long de la coque comme dans un film truqué ... des images qu'on diffuserait en accéléré !!

L'année dernière : "Orange fait de la vidéo en live depuis le milieu de l'Atlantique", les télécoms c'est notre savoir-faire / le voilier géant Orange II notre vitrine ... Pipeau : maintenant c'est à la portée de tous par exemple de DBee, par contre il faut encore de sérieux moyens financiers.

 

Et si vous ne reteniez qu'une seule chose de la traversée ? Le plaisir !
Ils le disent avec les yeux qui brillent "30 minutes magiques à naviguer entre 39 et 42 noeuds !!!" ... Des hommes qui réussissent en prenant leur pied, ça nous change d'autres sports (suivez mon regard vers la grande boucle).

jeudi, 26 juillet 2007

Le record de l'Atlantique de Groupama 3 (partie 2/3)


Elles sont pas jolies ces étraves ?

Groupama 3 a traversé l'Atlantique en moins de 100 heures (ah côté com c'est pas non plus un mickey LE Franck !). Comme promis, voici un point de vue signé Liens de Mer sur cet exploit.


Un départ ... spécial

Différence notable avec Orange, Groupama a quitté Newport et non New York où Orange était en stand-by. Franck et ses hommes ont navigué (en convoyage on est bien d'accord, avant le déclenchement du chrono) une 20aine d'heures supplémentaires, mais j'imagine que ce temps pour "monter sur la ligne" ... devait juste être un peu stressant surtout compte tenu de l'incertitude de la fenêtre météo ...


Un timing serré

La traversée s'est effectuée avec une fenêtre météo de qualité "moyenne". En effet, pour respecter son programme de ministre pardon son programme digne d'un président de la République française fraîchement élu, Groupama 3 a été obligé de se jeter dans l'arène océanique presque à l'improviste. Dixit Cammas "on prend ce qu'on a" mais par contre qu'est ce qu'ils l'ont bien exploité ce "vasistas".


Un bateau jeune

Le bateau Groupama 3 a été mis à l'eau il y a tout juste 1 an (voir la photo exclusive prise par votre serviteur pour la 1ière nav de plusieurs jours de Groupama 3). C'était donc il y a très peu de temps et l'engin à trois pattes a déjà 4 records à la voile et pas des moindre dans la besace !!!

 


Safran d'Orange II salement amoché
par un OFNI lors de l'établissement
du précédent record.
Une rencontre que Groupama a évité
de justesse : la casse du foil provient
d'un problème de conception.
Sur un record il faut aussi de la réussite !

Un bateau bien né

C'est étonnant, malgré la violence des chocs avec la mer (Groupama a rencontré sur la fin des mers croisées franchement dures), il n'est survenu en tout et pour tout qu'une seule avarie sur ce bateau tout neuf : une casse d’un foil courbe [il y a eu une autre avarie à l'intérieur : 2 bannettes ont explosé mais peut-on parler d'avarie pour un tel "accessoire" ? ... sur un record de quelques jours de toute façon l'équipage dort à peine]. Concernant le foil c'est une casse somme toute assez normale car c'est le premier voilier de cette taille à être équipé de ce type d'appendice ! Mais l'équipage reconnaît avoir aussi eu de la chance car un des barreurs a vu défiler à 20 m de la coque d'un flotteur une grosse bille de bois ... le genre d'OFNIs qui traînent en Atlantique Nord et qui avait d'ailleurs considérablement ralenti le précédent détenteur du record Bruno Peyron sur Orange en ayant raison de l'un de ses safrans.


Bon je m'arrête là car c'est encore plus tard qu'hier ... et ce n'est pas raisonnable ... la suite de cette analyse j'espère avant que je ne parte en vacances, des vacances bien méritées ;-).

mercredi, 25 juillet 2007

Franck Cammas, ce monstre (introduction)


Les Extreme 40 à Marseille,
pour sa 1ière participation, Franck aux avants-postes

Il y a peu lors de l'iShares Cup à Marseille, vous savez ces régates in shore de catamarans, je m'étais fait la réflexion que Cammas était un monstre [Quoi vous ne connaissez pas les Volvo Extreme 40, ces cata monotype high tech qui tiennent dans un container pour faciliter leur transport et qui ont été conçus pour animer les escales de la dernière Volvo Ocean Race ? Les fidèles lecteurs de Liens de Mer avaient été informés de la naissance de cette nouvelle classe atypique (ça ne rajeunit pas Liens de Mer !). Depuis ces cata possèdent leur propre circuit, régatant dans de nombreux ports européens sous la houlette de Dame Ellen].

 

Mais revenons à nos moutons, lors de l'iShares Cup qui se déroulait en rade de Marseille donc du 7 au 9 juillet, Franck Cammas prenait pour la première fois la barre de l'un de ces Extreme 40 et a terminé la 1ière journée de régate devant ! Bon la chance du débutant ? Et bien non car vu le plateau, même si la régate avait lieu dans "ses" eaux (Franck est originaire d'Aix en Provence), c'était encore une fois le coup d'éclat d'un grand marin ... qui depuis en a ajouté une couche supplémentaire en battant le record de la traversée de l'Atlantique Nord d'Ouest en Est à la voile sur son « Adidas ».

 

Un fait d'arme de plus sur son déjà très très très très très long palmarès ! Jugez plutôt : voici une liste non exhaustive de supports sur lesquels Franck a sévit ou fait figure encore actuellement d'épouvantail, pourtant certains de ces bateaux possèdent des skippers/équipes "spécialisés" dans leur série.

Le plus ancien
- Figaro (en 1997, il y a 10 ans, Franck gagnait l'épreuve phare : La Solitaire !)
Les plus connus
- catamaran monotype SailingOne (Trophée Clairefontaine)
- trimaran de 60 pieds (ORMA)
Les supports marginaux où Franck brille
- D35 (sur le Lac Léman)
- Open 7,50 (Spi Ouest-France)
- Extreme 40 (iShares cup).


Un bel éclectisme, non ? Et à chaque fois la réussite est au rendez-vous sur l'eau.

 

Demain la suite ... avec le regard de Liens de Mer sur ce nouveau record. Il est déjà tard et ce n’est pas parce que je peux à nouveau surfer sur Internet (ah cette informatique quand ça tombe en panne quelle misère …) que je dois passer des nuits blanches ;-).

samedi, 21 juillet 2007

Gardiens de phare, les derniers des mohicans


Le phare : une machine à rêves !

On n'arrête pas le progrès à terre comme en mer et depuis plusieurs années les gardiens quittent les phares (même les plus mythiques comme le phare d'Ar Men posé sur le dernier caillou, celui le plus à l'ouest de France, au bout de la chaussée de Sein) pour laisser place à « l'automatisation ».



Néanmoins en 2007 il demeure 20 édifices français qui, sous leur lumière rassurante pour les marins, abritent encore une présence humaine. Ce qui représente 40 gardiens de phare toujours en activité pour la métropole. Comme pour les anchois: le gardien de phare est une espèce menacée mais par encore totalement éteinte (voir aussi le message du WWF ci-contre concernant la biodiversité) !



Parmi ces 20 phares « vivants », voici la liste des 7 derniers phares habités et posés sur des îles :
 le phare de l’île Vierge
 celui de l’île de Sein
 celui de Chausey, en Manche
 celui des Sept-Iles sur l’île aux Moines
 le phare de Pen Men sur l’île de Groix
 le phare de la Pointe des dames sur l’île de Noirmoutier
 et celui de Cordouan en Gironde, qui est le dernier phare « en mer » avec un gardien [les autres phares listés ci-dessus sont situés sur des îles : une simple différence de taille du caillou].



Ce qui fait que ces phares restent habités ?
Souvent leur dimension touristique, savant dosage d'éloignement pour l’aventure mais pas trop pour les rotations de navettes … la plupart de ces phares étant ouverts aux visiteurs l'été. Le gardien de phare n'est donc plus si solitaire, du moins à la belle saison !

 


Phare : "avant le naufrage,
les rats quittent le navire "

Les phares illustrent les évolutions de notre société
Si l’existence des phares ne se justifie plus autant par leur utilité maritime, ils restent néanmoins allumés pour quelques temps encore mais pas de doute possible : les systèmes de navigation moderne auront raison de leurs lanternes et les feront disparaître tous. Ça fait drôle d’imaginer qu’un jour les plaisanciers passeront à côté de bâtiments fantômes parfois construits au péril de leurs vies par des hommes pour sauver d’autres hommes des dangers de la mer, … comme l'on passe aujourd'hui sur le chemin de nos vacances d'été à proximité de ruines de châteaux autrefois lieu d'ultime refuge, citadelles vitales, elles aussi devenues fantômes dont il ne subsiste outre la mémoire que quelques pans de murs ... les temps changent.


Nous n’en sommes pas encore là, les phares ne sont pas en train de s’éteindre mais de se vider de toute présence humaine. Et si de nos jours de très rares phares restent encore habités il faut être conscient qu'on le doit (temporairement ?) à un nouveau mode de vie : la fameuse et ici incontestable « société de loisirs ».

 

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