Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 17 février 2007

Comme en rêve, marcher sur l'eau


Un nouveau sport nautique
nommé AquaSkipping

Grâce à AquaSkipper, le 1ier plus abouti des "Human Powered Hydrofoil", vous pouvez assouvir l'un des plus vieux et improbable rêve de l'espèce humaine : marcher sur l'eau !

 

Vous ne parlez pas bien l'anglais ? Ce n'est pas grave, moi non plus et pourtant je regarde en boucle cette vidéo (avec le son !), littéralement secoué par de violentes convulsions dues à de multiples fous rires en voyant évoluer ce drôle d'engin et ses équipages volubiles qui ne se prennent pas au sérieux du tout. Je tenais à partager avec vous ce plaisir aquatique.

 

A "new kind of water-sport" à la croisée de 2 des plus anciens fantasmes de l'être humain : marcher sur l'eau à l'égal de Jésus ou encore voler comme un "flying fish" (poisson-volant), le tout dans une bonne humeur communicative.

 

Je note que ça marche plutôt pas mal leur truc avec par exemple une vitesse de croisière annoncée de 7 noeuds (en dessous d'ailleurs on coule) ! Bon d'accord faut un peu d'entraînement, certainement une bonne condition physique et une fois à l'eau impossible de repartir. A ce sujet on devine que pour eux la température de l'eau est une sacrée motivation pour faire avancer l'hydrofoil.

En tout état de cause il y a un aspect qui me séduit tout particulièrement dans cette nouvelle approche de la mer c'est l'obligation d'être en phase avec les éléments marins (mêmes les physiciens, qui ne sont pourtant pas réputés pour leurs envolées lyriques, se doivent de parler ici de "résonance" avec la mer).

 

Si vous souhaitez acheter un engin de ce type, sachez qu'il vous en coûtera autour de 500 $ (voir ici).

Pour en savoir plus sur les hydrofoils propulsés par l'énergie humaine, RDV pour un petit historique de cette nouvelle activité nautique qui débride l'imagination ici (on y apprend que certains de ces engins dépassent les 15 noeuds lors de drôles de confrontations sur l'eau ou encore on y voit un hydrofoil surfer en bordure de plage -sur de toutes petites vagues il est vrai-).


PS : je suis prêt à promouvoir dans le détail cette invention sur Liens de Mer à condition de pouvoir réaliser un essai complet de ce drôle d'engin, dans des eaux plus chaudes s'entend. Avis au constructeur ;-).

jeudi, 09 novembre 2006

Multicoques : les plus beaux des voiliers volent


Les trimarans sont vraiment de magnifiques voiliers, les images d'arrivée de cette Route du Rhum 2006 de Pascal Bidégorry ou d'Yvan Bourgnon, faisant le tour de l'île de la Guadeloupe en plein jour avec du vent, en témoignent. Mais finalement qu'ont-ils de si particulier ces voiliers à 3 coques ? Explication.



Le trimaran ? C'est le plus beau des bateaux !
(Ou la révolution des foils courbes)

Ce qui rend la navigation à voile spectaculaire, y compris pour le grand public et ce quelque soit le support comme dit la FFV, c'est une savante combinaison de vitesse (observer les sillages des voiliers de course est toujours un régal) et d'équilibre (composante présente sur tous les bateaux à voile : la pression du vent fait s'incliner le mat et par voie de conséquence la ou les coques).

 


Foncia : un voilier qui vole
appuyé sur son foil tribord, à bloc sous l'eau;
le foil babord lui est relevé, au repos

Jusqu'à il y a quelques années seuls les monocoques étaient en mesure de s'extraire significativement de l'eau : au surf l'avant du bateau déjauge et surplombe la vague limitant le frein que constitue la surface mouillée (en contact avec l'eau) [voir ici le plus beau surf de l'histoire de la voile lors du record de l'Atlantique Nord établit par Bernard Stamm à bord de Bobst Group - Armor Lux (construit de ses mains !), en september 2002, 10 jours et 10 heures en 2001, 8 jours et 20 heures de surf entre l'Amérique et l'Europe et en solitaire s'il vous plaît ! avec 3 équipiers, merci à PYL pour la relecture attentive].

 

Aujourd'hui grâce à l'invention des foils les trimarans modernes accèdent au centuple à cette nouvelle dimension car littéralement "ils volent" comme en témoignent de nombreux skippers à l'arrivée de cette Route du Rhum 2006 (on peut citer par exemple Lionel Lemonchois ou Thomas Coville) qui eux-mêmes n'en reviennent pas des sensations aériennes procurées par ces drôles d'engins à voile, ils ont volé même sans être poussés au cul par de grosses vagues !


La Route du Rhum 2006 est la consécration de cette innovation : la flotte ORMA a adopté les foils depuis quelques années, mais avec l'évolution récentes (environ 5 ans) vers des foils courbes, une invention de l'architecte naval Marc Lombard (*1) on atteint la perfection (*2). Pour vous convaincre de la beauté (en plus du gain obtenu en performance) allez voir cette vidéo : Lionel Lemonchois, vainqueur de cette Route du Rhum 2006, à l'entraînement le bateau cabré, juste appuyé sur ses safrans à l'arrière, ça dépote.

 


[Et en plus ces bateaux qui volent en solitaire comme en équipage sont une spécialité française ... cocorico ! Bon c'est vrai que cette dimension franco-française c'est aussi ce qui leur coupe un peu les ailes à ces voiliers volants ...]

 

Pour en revenir aux foils courbes reste à valider ce que cela donnera lorsqu'il s'agira de faire "décoller" de plus grands bateaux (Groupama 3 sera le premier trimaran géant à foils à aller se frotter aux mers du Sud). En tout cas ces voiliers cela faisant longtemps qu'on ne les avait pas vu autant voler ("à l'endroit" diront certaines mauvaises langues) que dans cette Route du Rhum à la météo clémente. C'est uniquement à l'occasion de ce grand évènement nautique qu'ils montent sur le devant de la scène et les superbes images qu'ils nous ont offert entre Saint Malo et Pointe-à-Pitre sont le meilleur plaidoyer qui soit pour faire renaître un vrai-grand circuit Multi avec des courses à raser la plage, des vedettes suiveuses au milieu du plan d'eau, des enchaînements de manoeuvres endiablés en équipage, des retransmissions télévisées ou sur le net ... allez je m'emporte ce n'est peut-être pas pour demain mais espérons qu'après-demain le spectacle aura bien lieu et que le public sera projeté au coeur de l'évènement.

En tout cas si les "décideurs" restent timorés et hésitent encore à s'engager à cause d'un manque d'adhésion du public ... ce ne sera pas de ma faute car à travers Liens de Mer je contribue, à ma mesure, à populariser la voile par de petits hommages aux trimarans mais pas seulement ceux de la Route du Rhum ;-).

 

 

___
(*1) ayant remarqué que la proximité avec la surface de l’eau et que la sortie du foil au point le plus bas du flotteur augmentaient  le rendement des foils, Marc Lombard a eu l'idée géniale de passer du foil droit (une sorte de dérive inclinée vers l'intérieur du flotteur comme le sont encore les foils de l'Hydroptère) à des foils courbes !

(*2) ultime raffinement technique, les foils courbes se terminent par des "winglets" (petite excroissance semblable à celle présente aux extrémités de certaines ailes d'avions et qui permettent "d'attacher" les filets d'eau au profil évitant le phénomène honni de cavitation), détail que l'on devine ci-avant sous le flotteur babord de Foncia à contre jour sur la mer argentée ou encore ici foil en position basse mais intégralement hors de l'eau (le foil descendu sur le flotteur au vent est une configuration temporaire en navigation).