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lundi, 02 octobre 2006

Multicoques taille XL


Le nouveau trimaran du basque Bidé
en bonne compagnie
(à droite le légendaire Pen Duick)

Depuis le début de l'année 2006 les nouvelles autour des multi-coques géants (aussi appelés G-Class) se succèdent : annonce de la construction d'un nouveau Sodebo; mise à l'eau de Groupama 3; bruits de ponton sur le nouvel IDEC, bruits confirmés officiellement; et encore tout dernièrement Banque Populaire qui lance un projet de maxi trimaran à voile. Des infos qui m'ont inspiré quelques réflexions ...



Des cabinets d'architectes "spécialisés"

Parmi les 4 nouveaux voiliers géants (GP3, IDEC, Sodebo, BP5) les 2 conçus pour le solitaire sont nés sur les planches de Nigel Irens et Benoît Cabaret qui avaient déjà commis le Castorama d'Ellen MacArthur et les 2 conçus pour l'équipage sont eux le fruit de Van Peteghem et Lauriot Prévost, déjà concepteur du Geronimo d'ODK. Bref à chacun sa spécialité : des tri solitaire pour le couple anglo-français, des tri destinés à être menés en équipage pour le célèbre cabinet d'architecture navale VPLP.


Construction : la mondialisation à l'oeuvre !

Par contre, du côté de la construction de ces voiliers géants cuvée 2006 cela part tous azimuts : des chantiers dans tout l'hexagone voir jusqu'aux antipodes (Boat Speed en Australie pour le voilier de Thomas Coville).


Options architecturales ?

Si les 2 tris solos (IDEC et Sodebo) pourraient carrément être des sister-ship (?) avec comme signe distinctif une coque centrale dépassant assez largement des flotteurs latéraux (IDEC : 29,70 mètres de coque centrale contre 24,50 mètres pour les flotteurs); les 2 tri en équipages traduisent eux des philosophies bien différentes. GP3 plus petit et au faible déplacement devrait aller moins vite par gros temps mais pouvoir couper les bulles sans vent au lieu de les contourner comme habituellement. BP5 lui devrait allonger la foulée dans le sud grâce à la plus grande longueur à la flottaison de tous les temps (~ 40 m de long à la flottaison = vitesse + sécurité) mais devrait par contre dessiner un sillage plus classique à la surface des océans : il devra enrouler les anticyclones. Bien sûre seule l'Histoire nous dira qui aura eu raison ...


Quel est le programme ?

Tous ces nouveaux maxi multi-coques géants veulent s'attaquer aux records mythiques (tour du monde, traversée de l'Atlantique Nord, distance en 24h), chacun en équipage (GP3, BP5) ou plutôt en solitaire (IDEC, Sodebo).
Si on peut regretter que ces projets soient toujours franco-français, il y a aura certainement matière à se réjouir à l'horizon 2010, date à laquelle il est probable que cette flotte de géants puisse s'aligner sur la même ligne de départ comme Bruno Peyron le rêve depuis longtemps. La difficulté résidera certainement dans la définition d'un parcours à la dimension de ces géants ultra rapides, en effet comment imaginer susciter l'intérêt du public sur une course trans-atlantique qui durerait pour eux à peine une 1/2 semaine ?


Et pendant ce temps là ... l'ORMA

Malgré l'annonce de leurs projets de maxi multi-coques, Pascal Bidégorry comme Franck Cammas et leurs sponsors crient haut et fort (lien publicitaire !) ne pas vouloir délaisser le circuit des trimarans ORMA de 60 pieds (pour Coville et Joyon le divorce est consommé depuis longtemps car le circuit ne laissait pas assez de place au solo à leur goût). Bien sûr il faudrait qu'un circuit digne de ce nom soit reconduit sur l'année 2007 et on n'en prend pas le chemin.


Grands trimarans : de l'équipage au solo ?

On ne peut qualifier ces nouveaux géants de voiliers "polyvalents", pourtant certains ne s'interdisent pas, de par la conception de leur engin, de passer d'une configuration à l'autre : c'est le cas de GP3 qui pourrait être mené exceptionnellement en solo à l'image de ce que Bruno Peyron a évoqué sur Orange II. Il faudra avoir le coeur bien accroché ! En effet certains skippers appréhendent déjà l'exercice solitaire sur leurs petits frères de 60 pieds ! Ce n'est plus un secret pour personne : la première qualité du marin c'est de savoir gérer les risques qu'il prend, de toute façon, en allant sur l'eau. Mais il y a du chemin à parcourir avant de pouvoir maîtriser ces risques sur des voiliers qui dépassent sensiblement les 30 m...

 

Complément du 4 octobre 2006 : cet article ayant été diffusé sur SportVox vous pouvez l'écouter ou le télécharger au format MP3 (1,2 Mo).