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mardi, 24 avril 2007

Liens de Mer fête ses 2 ans


Deux côté tradition ? Voiliers jumeaux
de la marine française

Cela fait aujourd'hui 2 ans que Liens de Mer a ouvert ses portes pour couvrir l'actualité maritime différente et pas pareille.

 

Je pourrais pour cet anniversaire vous parler des coulisses d'un blog à succès (d'estime). Mais Liens de Mer reste plus que jamais fidèle à sa ligne éditoriale : la mer, rien que la mer, tendance plaisance à la voile, entre informations et émotions.

 

Voilà donc 2 ans que je prends un vrai plaisir à dénicher des infos nautiques originales restées dans l'ombre des grands médias et à les partager avec vous à travers la revue de presse nautique.

 


Deux côté high-tech ? Duel de Class America
(rêve de finale)

Depuis 2 ans c'est aussi un grand bonheur de se saisir de la plume (enfin je veux dire du clavier) puis de prendre le temps de rédiger des notes marines portant un regard non-officiel mais éclairé sur les évènements qui font l'actualité maritime.

 

Enfin c'est toujours une énorme joie de découvrir les pépites du large déposées par tout en chacun (mention spéciale à Tof).

 

  

Bon anniversaire à Liens de Mer et bon vent à tous ses lecteurs.

Nam.

 

vendredi, 13 avril 2007

Suivre l'America's Cup


L'America's Cup ? Une histoire de duels ...

Vous l'aviez certainement deviné ici, je ne suis pas un fan de l'America's Cup. Et pourtant comme tout voileux qui se respecte, difficile de snober cet "évènement" qui débute lundi !

 

Les motifs majeurs de mon désintérêt ?

Tout d'abord je reste définitivement sur ma faim avec les informations fournies par la "couverture officielle". Aahhh la vacuité des communiqués de presse repris en boucle, aahhh l'incompétence notoire des grands médias généralistes en matière de nautisme ... Quant à patienter jusqu'à la sortie de mon magazine voile préféré ? L'attente m'est insupportable(1) ! Bref je ne vous fais pas un dessin, c'est de cet accablant constat qu'est née, modestement, la ligne éditoriale de Liens de Mer.

Autre motif de mon désintérêt ? Je ne suis pas prêt à sortir un centime de ma poche pour suivre les retransmissions en direct des régates sur ma télé, mon PC, mon téléphone portable ou que sais-je encore. C'est une démarche paradoxale de l'organisation : d'un côté il y a sélection par l'argent de "spectateurs d'élite", de l'autre la volonté de faire de l'America's Cup un évènement majeur, ouvert au grand public. Dans cette segmentation "grand écart" du public, je ne me reconnais nulle part : je ne suis ni le passionné fortuné disposé à payer pour suivre l'évènement de près(2), ni M. Tout le Monde capable de se satisfaire du vernis d'un journal télévisé.

 


... qui a tiré parti des évolutions technologiques,
les spectateurs aussi ?

Le salut viendra t'il de la richesse du Web ?

Pour la première fois, Internet et la capacité qu'a tout un chacun de publier du contenu via les blogs pourraient se révéler être de vraies sources d'information alternatives plus à même de satisfaire les passionnés de voile que nous sommes.

Voici donc quelques ressources Internet exclusivement francophones comme il se doit, certaines expérimentées depuis quelques semaines déjà, pour suivre l'America's Cup dans l'esprit Liens de Mer.


L'AC vu de l'intérieur, du vécu et des anecdotes

- Dimitri Nicolopoulos (coordinateur du design team Areva K-Challenge) trouvera t'il le temps de poster entre 2 régates, aura t'il la force de caractère nécessaire pour nous informer après chaque défaite ? ... réponse avant les 1/2 finales.

 


L'AC vu de l'extérieur, regards pointus d'analystes ou simples observateurs de drôles de moeurs


- une observatrice suisse. Isabelle Musy est-elle toute acquise à la cause d'Alinghi, sera t'elle nous informer pendant la première phase de l'évènement (la Louis Vuitton Cup) à laquelle les suisses ne participent pas ? ... réponse en la lisant régulièrement.

- même PYL s'y met ! Petites entorses, pas des membres inférieures cette fois ci ;-) : "Au large" va parler de régates à la journée, et PYL passe la main à Loïc Le Bras ... succès assuré ! D'ailleurs l'Express ne s'y est pas trompé ... la pub débarque.

 

Un blog mixte

- un blog suisse tenu à plusieurs mains par une journaliste (Valérie Demierre) et un membre d'Alinghi (Yves Detrey «boat captain»).

 

Cette liste ne demande qu'à s'enrichir de nouveaux sites "non officiels" sur l'America's Cup. Si vous trouvez un site francophone pertinent et régulièrement mis à jour pour suivre l'évènement voile de l'année 2007 hors des sentiers battus, laissez un commentaire.

 

___ 

Note :

(1) heureusement l'attente est souvent récompensée : le support papier révèle toutes les qualités des photos et le recul apporté par le temps autorise des analyses plus pertinentes.

(2) je préfère pour la somme de « americascupanywhere » changer ma vieille poulie d'écoute de GV.

vendredi, 16 mars 2007

Question / réponse sur le tour du monde à la voile de Maud Fontenoy


Pour Maud l'adversité est aussi à terre

Revenons sur l'arrivée de Maud Fontenoy et à travers un jeu de 3 questions simples, jetons un regard éclairé sur son projet "à contre courant".

 


Maud a t'elle fait le tour du monde ?
Oui et non.

Oui, Maud Fontenoy est parti d'un point du globe et elle y est revenue en faisant toujours cap à l'Ouest, traversant tous les méridiens. Pour le commun des mortels Maud a effectué un tour du monde.

Non, un tour du monde à la voile ne peut être comptabilisé par le WSSRC (World Sailing Speed Record Council) que si il remplit un certain nombre de critères dont 2 ne sont pas satisfaits par le périple de Maud (voir la règle 26.a). Maud n'a en effet pas traversé l'équateur et n'a pas non plus parcourue la distance minimale de 21 600 miles nautiques sur une "route théorique" sans tenir compte des inévitables zigzags quand on navigue contre les vents. Maud a relevé à son "compteur" une distance de 21 300 miles, en comptant les bords (nombreux) et les marches arrières (heureusement plus rares).

 


Maud a t'elle accomplit une performance sportive ?
Non.

Maud vient de passer 151 jours en mer pour aller de la Réunion à la Réunion, là où Jean-Luc Van Den Heede avec le même bateau avait en 2003 réalisé un "vrai" tour du monde contre les vents avec départ et retour à Ouessant en moins de temps (seulement 122 jours 14 heures et 3 minutes). Maud ne s'est jamais présentée comme une professionnelle de la compétition à la voile et ne brigue pas un record, fut-il féminin. Certes son démâtage lui aura valu une petite perte de temps (qu'on peut estimer au plus à 3 semaines) mais sa modeste moyenne est surtout due à un rythme de croisière.

 


Maud a t'elle accompli un exploit ?
Oui.

C'est incontestable et c'est d'ailleurs assez irritant de voir fleurir des commentaires de puristes qui depuis leur clavier avancent des arguments fallacieux (je cite : « elle s'est traînée / elle n'a pas fait un "vrai" tour du monde / elle en fait trop côté communication avec son sponsor l'Oréal », j'ai par exemple entendu dire à certaines langues perfides qui heureusement ne manquent pas d'humour que "Maud effectuait un crash test pour les nouveaux produits de beauté de la gamme"), bref ces extrémistes de la chose maritime ne veulent pas reconnaître à Maud la valeur pourtant réelle de son exploit.

En tous cas en ce qui me concerne, j'applaudis des 2 mains l'aventure de Maud mais aussi la couverture multimédia remarquablement assurée par WindReport qui m'a permis de vibrer tous les jeudis à l'écoute de la vacation hebdomadaire de la miss et de prendre la pleine mesure de ce qu'elle a accompli.

mardi, 13 mars 2007

Maud Fontenoy, retour à terre en vue


Allo Maman ? Bobo !
Maud va arriver esquintée,
mais entière à la Réunion

Maud Fontenoy est sur le point de terminer son périple à contre courant et devrait atteindre l'île de la Réunion au plus tard après-demain jeudi 15 mars 2007 sous gréement de fortune. Tous vos journaux, toutes les radios (françaises) vont abondamment parler de cet "exploit" (1). Liens de Mer vous propose de porter votre regard un peu au delà de la joie des retrouvailles : "un tour du monde et après ?".

 

 

Sur le plan personnel
Hors mis le traumatisme d'être assaillie par la foule et d'expérimenter dans sa chair la violence de notre quotidien de terrien, émotions auxquelles vont se mêler les joies de retrouver ses proches et le (re)confort de la vie moderne (douche, fruits frais ...); Maud va subir les contre coups de ses 5 mois passés en mer :

- Maud a de fortes chances de tomber malade (en mer il n'y a pas d'exposition aux microbes). En plus avec la pression qui retombe, le corps, soumis à rude épreuve, se manifeste plus que jamais

- Maud va conserver un rythme de sommeil perturbé (un rythme pas adapté à la vie à terre avec un réveil toutes les 2 heures, compter 15 jours voire un mois pour revenir à un sommeil normal constitué d'une nuit pour 24 heures)

- Direction l'hôpital, Maud va passer sur le billard pour re-casser son pouce afin qu'il se soude correctement (il s'est ressoudé de travers en mer et cette opération lui permettra de retrouver une mobilité pour ce doigt, mobilité aujourd'hui perdue)

- Repos (trouvera t'elle le temps ?) car moins d'activités physiques c'est le seul remède efficace pour se remettre, enfin, de ses tendinites.

 


Ici commence le "road show"
Maud a pour les mois à venir un programme qui n'a rien à envier à celui d'un candidat en campagne électorale à la présidence de la République Française.

- court terme : de très nombreuses sollicitations médiatiques post arrivée

- moyen terme : en juillet-août, Maud sera à bord de l'Oréal (rapatrié en cargo et remâté) pour un tour de France avec son sponsor. Elle naviguera en équipage de port en port pour donner des conférences et emmener les gens naviguer sur son bateau

- long terme : réaliser un film du projet avec les très nombreuses images prises à bord, écrire un livre, et encore et toujours donner les fameuses conférences - débats - rente comme tout grand aventurier qui se respecte (2) ... Une activité lucrative à destination des entreprises du CAC 40 toujours à l'affût de "grands témoins" pour distiller le rêve et l'aventure à leurs collaborateurs, ou motiver leurs réseaux de distributeurs.



Bienvenue à terre Maud ...


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Notes
(1) pour les septiques je rappelle que seulement 5 hommes ont réalisé une circumnavigation à la voile à contre-courant (dont le dernier en date n'est autre que Jean-Luc Van Den Heede à bord d'Adrien devenu depuis l'Oréal Paris) ... et 1 seule et unique femme l'anglaise Denise (dite Dee) Caffari. Maud est le 7ième être humain à partir à la voile d'un endroit du globe pour y revenir, contre les vents même si contrairement à certains ou certaine, elle a fait un tour du monde un peu plus court évitant la descente puis la montée dans l'océan Atlantique.

(2) Maud rejoindra ainsi dans les listings des sociétés spécialisées en "intervention de personnalités" les Gérard d'Aboville, les frères Bourgnon, Emmanuel Coindre, Jean-Luc Van Den Heede ou Isabelle Autissier ... pour se limiter au monde maritime.

vendredi, 02 mars 2007

La mer impose une vigilance de tous les instants


A l'horizon, la mer à perte de vue ?
Une attention de tous les instants !

Les skippers sur le point de gagner des courses à la voile, lorsqu'ils sont interrogés par les journalistes peu de temps avant leur arrivée le répètent à foison "non, rien n'est fait, tout peut arriver tant que la ligne n'est pas franchi".

Les exemples sont effectivement nombreux de "courses gagnées" qui se terminent mal. Le cas le plus célèbre étant certainement le chavirage survenu à Stève Ravussin lors de la Route du Rhum 2002. Après avoir échappé à l'hécatombe, Stève avait une confortable avance sur ses poursuivants mais à une journée de l'arrivée et de la victoire tant promise, le trimaran de Stève avait chaviré emporté par son gennaker.


La fortune de mer de Stève est édifiante "J'avais moins de 15 noeuds de vent, j'étais sous gennaker et un ris, lorsque je suis allé me reposer" ... elle nous rappelle qu'en mer rien n'est jamais gagné d'avance, que la vigilance du marin, fut-il fatigué, ne doit pas retomber avant l'arrivée au port même et surtout lorsque les éléments semblent favorables. L'actualité maritime se charge elle aussi régulièrement de nous rappeler cette cruelle vérité. Voici 3 exemples récents valables dans 3 activités nautiques différentes : voile, kayak, aviron.

 

La médiatique Maud Fontenoy, alors qu'elle venait de passer le dernier des 3 caps de son (petit ?) tour du monde à l'envers, qu'enfin elle retrouvait le soleil tant chéri et que des vents portants s'annonçaient ... patatras Maud prend son mât sur la tête !

Plus cruelle encore est la fin d'Andrew McAuley, un aventurier qui traversait en kayak la mer de Tasmanie (1600 km entre la Nouvelle Zélande et la Tasmanie) et qui au dernier jour de sa traversée d'un mois a vraisemblablement commis l'erreur, devant la clémence des éléments ... de se reposer sans "fermer" son kayak. La kayak a été retrouvé vide. Un court reportage en anglais, illustré d'images poignantes (on y voit le capot qui aurait coûté la vie à Andrew) est visible ici. [via lekayaketlamer.com]

Et je n'oublie pas dans ce tableau la mésaventure survenue à Emmanuel Coindre, grand favori de la course Rames Guyane, large leader depuis le départ, jusqu'au moment où par excès de confiance, il ramait avec les capots de ses cabines ouverts ... une vague plus grosse que les autres le fait chavirer. Le bateau se rempli d'eau et devient impossible à retourner alors que c'est une opération qu'Emmanuel avait réalisé à 17 reprises dans une précédente traversée (le Pacifique Nord à l'aviron en 2005), sur une autre embarcation il est vrai. Emmanuel doit se résoudre à appeler les secours et sera récupéré par un navire de la marine nationale.

 

Voilà des exemples récents, d'aventuriers, de marins expérimentés dans 3 domaines distincts, qui se sont fait surprendre par la mer, relâchant leur attention alors que le port, la ligne d'arrivée, la victoire était juste là en vue ... à portée de main. La mer reste un milieu "contre-nature" pour l'être humain, sur l'eau la vigilance est de mise, c'est un état d'esprit permanent, pour le coup c'est la seconde nature du marin. En mer plus qu'ailleurs prudence est mère de vertu. La pression ne devant retomber qu'une fois amarré au port ... le temps de laisser monter une autre pression cette fois, celle qui est le plus souvent dorée avec des bulles ...